Quito Accueil / Contenus / Amérique du sud / Équateur / Quito Vue sur Quito depuis la Basílica del Voto Nacional. | © iStockphoto.com/AlbertoLoyo Au moment où l'avion perce les nuages et la brume des hauteurs, le voyageur réalise immédiatement que Quito n'est pas une capitale ordinaire. En effet, en arrivant de jour à Quito, on ne peut qu'être fasciné par le site extraordinaire de cette ville entourée de superbes volcans qui semblent la protéger ou au contraire attendent de déverser sur elle le fiel contenu dans leurs entrailles. Les caractéristiques géographiques particulières à cette ville située à quelques kilomètres au sud de l'équateur, la ligne fictive qui divise le globe en deux hémisphères à la latitude de 00', et perchée à 2 850 m d'altitude en font la deuxième capitale la plus haute de l'Amérique du Sud après La Paz, en Bolivie, et la troisième du monde, en incluant Lhassa, capitale religieuse du Tibet. Malgré son visage à caractère espagnol, la capitale de l'Équateur fut jadis habitée par de nombreuses tribus dont les Incas, mais ceux-ci décidèrent de la détruire complètement avant l'arrivée des conquistadors. En effet, sous la direction de Rumiñahui, les Incas livrèrent une lutte sans merci aux Espagnols et préférèrent raser leur ville au lieu de la livrer aux mains des envahisseurs, si bien que, lorsque ceux-ci arrivèrent à Quito, ils purent voir les ruines de la ville encore fumantes. Même si la ville fut anéantie par les Incas, son centre colonial fut cependant reconstruit avec opulence et une certaine splendeur, comme il sied à une capitale. Quito fut donc officiellement fondée le 6 décembre 1534 par Sebastián de Benálcazar pour le compte de la couronne d'Espagne. En effet, les nouveaux arrivants allaient infuser un sang neuf à la ville, le monde espagnol supplantant le monde inca. Le Quito colonial est parcouru par des rues étroites où les pèlerins se pressent à l'entrée des nombreux sanctuaires religieux devant lesquels on vend des cierges et des images pieuses. Les nombreuses constructions coloniales perpétuent le souvenir de l'ère espagnole et confèrent à ce quartier un charme qui porte à la rêverie et à la poésie. Les églises regorgent d'inestimables trésors artistiques, et le style baroque flamboyant est mis à l'honneur dans certaines d'entre elles où le souci du détail semble poussé à l'extrême du possible. Mieux connue sous le nom de Plaza Grande, la Plaza de la Independencia est l'endroit où fut fondée la ville de Quito. On y trouve, comme dans toutes les villes coloniales de l'Amérique latine, un regroupement des principaux monuments traditionnels de la ville où les autorités de l'époque avaient logé les pouvoirs civils, religieux et municipaux. CENTRE COLONIAL DE QUITO Vu ses richesses architecturales et l'impressionnante quantité de musées et d'églises dont s'enorgueillit le centre colonial de Quito, celui-ci fut ajouté à la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco en 1978 et décrété Patrimoine culturel de l'État en 1984. Il est à noter qu'à cause du tremblement de terre de 1987, qui a sévèrement touché de nombreux sites, le centre historique de la ville fait encore l'objet d'importants travaux de restauration. À l'ouest se dresse le Palacio del Gobierno, où siège l'actuel président de la République. Il fut construit au XVIIIe siècle et fut le siège de l'Audiencia Real (lieu où, par charte royale d'affranchissement, siège une cour de justice). Remarquez les soldats qui montent la garde, tous habillés d'uniformes du XVIe siècle, ceux-là même que portèrent les troupes équatoriennes lors de la célèbre bataille du Pichincha. La balustrade de la galerie extérieure fut importée en 1890 par le président de l'époque, Antonio Flores, des Tuileries de Paris, incendiées un siècle plus tôt lors de la Révolution française. À l'intérieur du palais présidentiel, on peut admirer un magnifique ensemble de tableaux peints par le célèbre artiste équatorien Oswaldo Guayasamín et illustrant l'aventure de Francisco Orellana à la découverte de l'Amazonie. La Catedral fut édifiée au XVIe siècle, mais elle dut être rénovée à maintes reprises au fil des ans, et elle offre aujourd'hui une perspective intéressante des différents styles architecturaux qui y ont été intégrés à travers les siècles. Trois nefs séparées entre elles par des arcs en forme de lancette composent cet édifice religieux. La nef principale est rehaussée d'un plafond mudéjar, et les nefs latérales sont coiffées d'un toit à un seul rampant. En 1797, un tremblement de terre endommagea la cathédrale, et seuls la partie la plus ancienne et les éléments en bois survécurent. L'église abrite des peintures remarquables d'artistes issus de l'école de Quito. Vous y trouverez entre autres, au-dessus de l'autel, l'un des chefs-d'oeuvre de l'artiste Caspicara intitulé La Sábana Santa (la descente de croix). Les dépouilles mortelles du général Antonio Sucre et du général Flores sont conservées dans l'enceinte d'une petite chapelle. Considérée comme un des monuments religieux les plus spectaculaires de l'Amérique du Sud du XVIIe siècle, l'Iglesia de la Compañía de Jesús (Calle García Moreno et Calle Sucre) s'offre alors aux regards. À l'intérieur, plus de quatre tonnes d'or brillent sous vos yeux et illuminent de leurs reflets les murs, les portes, l'autel et le plafond. Amorcée par les jésuites au début des années 1600, la construction de l'église fut achevée en 1774. La façade extérieure est constituée de pierres volcaniques travaillées dans un style baroque. Alors qu'on effectuait des travaux de restauration au mois de février 1996, un incendie causa beaucoup de dommages à l'église. La Plaza San Francisco est aménagée autour d'une fontaine, et plusieurs bâtiments d'intérêt historique l'entourent : l'Iglesia San Francisco, le Museo Franciscano, la Capilla de Cantuña et le Convento. La construction de cette célèbre place a débuté peu après la fondation de Quito, le 25 janvier 1535. Elle demeure aujourd'hui le premier ensemble architectural religieux de l'Amérique du Sud et le plus grand regroupement de constructions d'époque coloniale de la ville. L'Iglesia San Francisco fut érigée vers la fin du XVIe siècle pour être achevée en 1623. La façade de l'église San Francisco et certaines portes des dépendances offrent à l'oeil un panorama plus qu'intéressant du style d'architecture de la Renaissance. L'église se compose d'une nef à travée unique, d'un transept de même largeur ainsi que de plusieurs magnifiques chapelles latérales communiquant entre elles par des arcs de style mudéjar. Sur le maître-autel de l'église, une statue de Notre-Dame de Quito représente un parfait exemple d'oeuvre provenant de l'école de Quito. Les murs et le plafond sont d'un style baroque remarquable et ornés de tableaux illustrant des scènes de la vie de saint Paul et de saint Pierre. Adjacent à l'église, le Museo Franciscano dispose d'une impressionnante collection de tableaux, de sculptures et de créations issues de l'école de Quito. La Capilla de Cantuña a été ainsi nommée en mémoire de son bâtisseur, l'Amérindien Francisco Cantuña. Selon une légende, ce dernier avait promis de terminer la construction de la chapelle à une date déterminée. Lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait atteindre son objectif dans le délai fixé, il vendit son âme au diable afin de pouvoir terminer son travail. Cependant, Cantuña regretta son pacte et se mit à prier pour sauver son âme. Lorsque la chapelle fut inaugurée, il y manquait une pierre : Cantuña était sauvé, car le travail du diable restait inachevé. Une deuxième légende veut que la construction de la chapelle ait été financée par l'or caché des Incas. La chapelle de Cantuña possède une seule nef et abrite de magnifiques créations d'artistes de l'école de Quito. Parmi les exemples dignes de mention, citons le retable principal, richement travaillé, oeu D'autres articles qui pourraient vous intéresser : SANTA CLARA SANTIAGO DANS LA VALLÉE DES PALMIERS GÉANTS EN COLOMBIE AU GALAPAGOS, DES ÎLES AUX NOMS MULTIPLES