Paris

Il est des villes et des fantasmes. Paris est l'un et l'autre. Romantique, bien sûr, lorsqu'on se balade sur les quais de la Seine bras dessus, bras dessous, historique jusqu'au bout des ongles dans ses quartiers centraux, où se dressent dômes dorés, flèches gothiques et façades de palais. La capitale française est aussi une cité trépidante, agitée, où ses habitants courent tout le temps, du métro au bus, du comptoir du café à la brasserie du midi, des larges trottoirs des Champs-Élysées aux ruelles pavées des vieux quartiers. Un apéro, un sandwich au jambon, un petit noir bien serré et tout repart, jusqu'à la prochaine pause.

La ville est divisée en 20 arrondissements, très différents les uns des autres. Le I^er, l'arrondissement bourgeois qui englobe l'île de la Cité, où tout commença à l'aube de l'ère chrétienne, n'a rien à voir avec le VIII^e des grandes avenues gravitant autour de l'Arc de triomphe - et moins encore avec le XIII^e investi par la minorité chinoise ou le XIX^e aux petites boutiques africaines. À chaque quartier ses monuments, à chacun son âme, son rythme. C'est précisément dans cette juxtaposition de mondes parallèles que Paris brille le mieux et trouve son sens.

Paris romaine, Paris médiévale, Paris des lumières, Paris futuriste, la cité est aussi protéiforme historiquement que culturellement. De loin en loin, la ville oublie son histoire, dont elle est pourtant si fière, pour rêver de futur: l'élégante pyramide en verre du Louvre, la Grande Arche de la Défense et ses 110 mètres de haut, la Très Grande Bibliothèque dressée vers le ciel tels quatre livres debout en appellent à une autre époque. Certains protestent, refusent le changement. Mais la tour Eiffel ne fut-elle pas, en son temps, qualifiée de tous les sobriquets? On se gaussait alors, on la disait laide, dangereuse peut-être même...