Les enfants de Fidel ne sont plus catholiques

Les enfants de Fidel ne sont plus catholiques

Au pays du communisme déclinant, il était une foi de moins en moins catholique. Après des décennies d’athéisme d’État, les bons pères ne sont plus que 357 pour évangéliser 11 millions de Cubains. Au début de la Révolution, plus de 600 prêtres ont été expulsés ou sont partis « volontairement ». Bien des lieux de culte, parmi les 650 que compte l’île, sont en ruine. Selon les sources, le pourcentage de catholiques à Cuba varie entre 25… et 70%. Surtout, face aux pentecôtistes et aux Témoins de Jéhovah qui distribuent des vêtements et de la nourriture, l’Église catholique n’a, à quelques exceptions près, qu’un discours spirituel à offrir, bien éloigné des préoccupations des Cubains. Les cultes évangéliques, financés par des fidèles américains, séduisent aussi pour leurs célébrations avec force musique et tambours.

Dans ce contexte, le voyage du pape à Cuba jusqu’à mardi [NDLR : Benoît XVI en 2012] pour convertir les enfants du socialisme en bons catholiques paraît une mission impossible. D’autant qu’à Cuba, la Bible ne fait pas le catholique. La plupart des baptisés pratiquent aussi la santería, la religion afro-cubaine qui prédomine dans l’île, bien qu’ils s’en défendent en public. La rumeur populaire veut même que Fidel Castro soit proche de la santería. Ce culte pacifique, qui a ses propres divinités, comme Chango, le dieu de la guerre et du feu, ou encore Obatala, le dieu créateur, n’a jamais été réprimé. Pour une raison : la santería n’a pas d’ambitions politiques, une position prudente que Fidel a louée face au catholicisme.

Paru initialement dans Le Télégramme