Dakar et ses environs Accueil / Contenus / Afrique / Sénégal / Dakar et ses environs Lac Retba | © iStockphoto.com/Siempreverde22 À la fois métropole du Sénégal (1,8 million d'habitants) et capitale de l'Afrique de l'Ouest avec Abidjan (Côte d'Ivoire), Dakar est considérée comme l'une des plus belles villes de l'Afrique. Elle offre un climat tempéré, la proximité de l'océan, un vaste choix de restos et d'hôtels, de nombreuses choses à voir et à faire, et une vie culturelle animée avec ses multiples cabarets musicaux. De plus, malgré la forte densité de population, on s'y sent rarement à l'étroit et il est facile d'y déambuler agréablement.Dakar profite d'une situation géographique avantageuse qui a grandement contribué à son essor. Située au sud de la presqu'île du Cap-Vert, point le plus occidental du continent, elle est assiégée par son maître, l'Atlantique. Elle est à la fois une porte d'entrée de l'Afrique pour l'Europe et l'Amérique, et un trait d'union entre l'Afrique noire et le Maghreb. Par sa situation, le port de Dakar s'est rapidement développé, entraînant dans sa croissance la ville ainsi que l'ensemble du pays. Carrefour aérien, la capitale est aussi le terminus du chemin de fer la reliant à Bamako, au Mali. Cette voie ferrée permet à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest d'accéder à la mer.Alors que les grandes puissances européennes (portugaise, hollandaise et française) se disputaient Gorée, bastion militaire et grand centre de traite d'esclaves, Dakar n'attira guère les convoitises avant le XIXe siècle. Elle était occupée par de paisibles communautés de pêcheurs lébous qui y avaient trouvé refuge. Ce qui nous amène aux deux hypothèses de l'étymologie du nom Dakar prononcé "Ndakarou" en wolof et qui signifierait "pays refuge". Dakar, en wolof, pourrait aussi signifier "tamarinier". Quant au mot "lébou", il désignerait "noir" en grec. Cela laisse supposer que ces pêcheurs soient originaires du nord, plus précisément de Mauritanie. Au pays, ils sont connus pour leur virtuosité à pêcher sur des pirogues creusées dans des troncs de fromagers. Au XIXe, la proximité de Dakar et le déclin de la traite des esclaves combiné au début de surpopulation de l'île de Gorée amèneront les Français à s'installer à Dakar. En 1857, l'armée qui était basée à Gorée fut transférée à l'actuelle place de l'Indépendance, au centre de Dakar. C'est à partir de là que la ville commença à se développer. De 1 800 habitants en 1904, elle passe à 300 000 en 1960, supplantant ainsi Gorée et Saint-Louis. Au moment de la déclaration d'indépendance du pays, en 1960, le choix se porta naturellement vers Dakar comme capitale de la nouvelle république.Dakar est localisée sur la péninsule du Cap-Vert. Le point le plus au sud de la pointe est le cap Manuel, dénommé ainsi en l'honneur de Manuel III, roi du Portugal de 1495 à 1521. Un peu plus au nord se trouve le centre de Dakar avec ses immeubles modernes, ses commerces de luxe et ses villas coloniales. Du cœur de la ville, la place de l'Indépendance, rayonnent les principales artères. Descendant vers le sud, l'avenue Roume rejoint le Palais présidentiel. Construit en 1907 pour le gouverneur général de l'AOF (Afrique de l'Ouest francophone), ce magnifique bâtiment donnant sur la mer est entouré de somptueux jardins. Le boulevard de la République nous mène vers la cathédrale du Souvenir africain et le musée IFAN (Institut fondamental d'Afrique noire). La cathédrale, érigée en 1929, est une construction inspirée d'un style mixte avec son imposante façade et son dôme pseudo-byzantin. Pour sa part, le musée est l'un des plus intéressants de toute l'Afrique de l'Ouest: son rôle est de promouvoir l'art et la culture africaine. On peut y voir diverses expositions dont une grande collection de masques de toutes les régions, un éventail d'instruments de musique et des reproductions de scènes retraçant la vie quotidienne des Africains.À l'ouest, l'avenue G. Pompidou nous conduit au marché couvert de Sandaga, le plus grand de la ville, avec son architecture de style néo-soudanien. Il constitue l'endroit idéal pour marchander un vêtement traditionnel fait sur mesure, des paniers ou des articles de cuir. L'avenue A. Sarrault, plus à l'est en direction de la mer, vers la pointe de Dakar, passe par le marché Kermel. Il fut construit en 1860 selon un style néo-mauresque au cœur du plus vieux quartier de Dakar, le Barachois. On l'a reconstruit à l'identique après qu'il fut détruit par un incendie. Par la suite, il fut déclaré patrimoine mondial de l'Unesco.Les marchés publics occupent une place fondamentale dans la vie des Africains. Lieu de rencontre et de socialisation par excellence, ils offrent une variété de produits de toutes sortes, allant du légume de saison aux fleurs multicolores, en passant par les accessoires de cuisine, les produits artisanaux et les derniers gadgets modernes. On y retrouve aussi couramment des substances servant à la médecine traditionnelle: cornes de bélier, pattes de singe, ailes de hibou. Une série de trouvailles plus intéressantes les unes que les autres. Dans les marchés sénégalais, vous trouverez également des arachides, des fruits de baobab, du manioc (racine comestible), du mil (céréale constituant la base du régime alimentaire sénégalais), du kinkiliha (herbes présentées dans de longs cônes que l'on prépare en infusion pour soigner le paludisme), du beurre de karité (servant à se protéger du soleil et à masser les bébés). Perdez-vous dans ces labyrinthes, symbole par excellence de la vie africaine, vous ne le regretterez pas!Pas très loin du marché Kermel, vous pourrez visiter la pimpante petite gare centrale de style Art nouveau ainsi que le port de Dakar, toujours très actif. Il est un des mieux équipés de toute la côte ouest africaine. Plus de 10 000 navires par an y accostent pour apporter les biens manufacturés du Nord ainsi que des hydrocarbures du Nigeria et du Moyen-Orient ou pour exporter des arachides, de l'huile et du poisson. C'est à cet endroit que l'on retrouve l'embarcadère du bateau pour l'île de Gorée.Passé la pointe de Dakar, la route de la Corniche Est est sans aucun doute la plus jolie promenade de la ville avec une superbe vue sur l'océan Atlantique et l'île de Gorée. On y croise des petites plages aménagées, des restaurants et des hôtels. Elle descend jusqu'au cap Manuel, où se dresse un phare offrant un point de vue exceptionnel. Il faut toutefois éviter de s'y promener la nuit pour des raisons de sécurité.À l'extrémité nord de la ville, la Médina contraste avec les autres districts par son côté typiquement africain. Le grand quartier populaire est dominé par le minaret de la Grande Mosquée, où des milliers de croyants vont méditer chaque vendredi. Construite par les Marocains au début des années 1960, elle comprend à la fois un centre de prière et un institut musulman. Sa construction a été inspirée par la mosquée Mohamed V de Casablanca.À quelques pas de la Grande Mosquée, on retrouve le stade Iba Mar Diop, lieu de rassemblement populaire où se pratiquent plusieurs sports dont la fameuse lutte traditionnelle, sport national, dont les origines remonteraient au XIe siècle. Les lutteurs, couverts d'amulettes, arrivent sur la scène au son de musiques traditionnelles, pour lutter sans merci contre leurs adversaires afin de remporter les prix et la gloire. À coté du stade, le marché de Tilène est réputé pour ses étals de produits pharmaceutiques traditionnels.Dakar a aussi beaucoup à offrir sur le plan culturel. Elle est renommée pour sa musique, sa peinture et sa littérature. Même la mode et le cinéma prennent une place sur l'échiquier international. Le premier festival mondial des arts nègres, organisé à Dakar en 1966, a permis de révéler la richesse artistique du pays. Parmi les artistes les plus connus, mentionnons Youssou N'Dour, vedette internationale de la chanson africaine, Léopold Sédar Senghor, écrivain de renommée, et Mor Faye, artiste peintre. Assister à un concert de musique dans un cabaret constituera sans aucun doute l'un des points forts du voyage!