Oaxaca

Le visiteur qui arrive à Oaxaca (se prononce «oha-HA-ca») sera vite séduit par la magie subtile de cette ville. Son passé et son présent se côtoient au fil de ses belles rues coloniales, dont certaines sont bordées d'édifices aux façades sombres en pierre ou en stuc vivement coloré. Les origines amérindiennes d'Oaxaca se remarquent à tout moment sur les visages qu'on voit dans la rue, dans les langues parlées, dans les délices que proposent certains restaurants et dans les jolis objets d'artisanat dont regorgent les marchés et les boutiques. La ville, capitale de l'État d'Oaxaca, repose à une altitude d'environ 1 550 m, ce qui lui donne toute l'année un agréable climat printanier. La plupart des attraits urbains se trouvent dans la petite zone centrale, et les visites s'effectuent facilement à pied.

On ne visite pas Oaxaca sans passer quelques minutes (de préférence quelques heures) autour de son très joli zócalo (place centrale), caractérisé par une grande animation le jour comme le soir et une ambiance sans pareille.

C'est ici que des familles entières viennent se promener, que des vendeurs de ballons et des cireurs de chaussures font tranquillement leur commerce, et que l'on s'assoit aux nombreux cafés-terrasses pour prendre des boissons ou des repas légers parfois agrémentés par les mélodies de divers groupes de musiciens.

Cette place boisée, ainsi que la place voisine, l'Alameda de León, vis-à-vis de la cathédrale (dont la construction a débuté en 1544), sont d'autant plus agréables que la circulation automobile y est interdite, laissant tout l'espace (et la tranquillité!) aux piétons.

Le zócalo est entouré sur trois côtés par des cafés, des restaurants et des hôtels; sur le quatrième, le palais du gouvernement lui fait face. Au beau milieu de la place se trouve un très joli kiosque à musique du XIXe siècle où l'on présente des concerts gratuits certains soirs à 19h. L'autre pôle d'attraction de la ville est l' église de Santo Domingo d'inspiration baroque, l'une des plus belles de tout le Mexique avec son énorme coupole et son intérieur très orné, où une lumière chaleureuse reflète l'abondance des feuilles d'or. L'église a été érigée par étapes aux XVIe et XVIIe siècles, et comporte des murs d'une épaisseur impressionnante destinés à la protéger des tremblements de terre.

Le soir, l'éclairage extérieur lui confère presque l'aspect d'un château de conte de fées. Sur le square qui fait face à l'église et dans les rues avoisinantes, vous trouverez bon nombre de boutiques et kiosques d'artisanat, ainsi que quelques restaurants. La très agréable rue Alcalá, qui relie le zócalo à l'église de Santo Domingo, est une artère piétonnière sur presque toute sa longueur et traverse l'arrondissement le plus élégant d'Oaxaca. C'est dans cette zone que sont situés la plupart des musées et des hôtels.

La ville compte au moins six musées, dont l' Instituto de Artes Gráficas (fermé mar; Calle Alcalá, entre Calle Constitución et Calle Humboldt) et le Museo de Arte Contemporáneo (fermé mar; Calle Alcalá, entre Calle Morelos et Calle Matamoros), mais les deux musées les plus intéressants sont le Museo Regional de Antropología e Historia (fermé lun; dans l'ancien couvent Santo Domingo, construit au XVIe siècle, à côté de l'église du même nom), et le Museo de Arte Prehispánico Rufino Tamayo (fermé mar; Calle Morelos, entre Calle Porfirio Diaz et Calle Tinoco y Palacios). Dans le premier de ces deux derniers musées, logé dans un joli édifice verdâtre, se trouve une très belle collection de costumes des différentes régions de l'État d'Oaxaca. Parmi les vestiges qui y sont exposés, on peut voir une excellente collection de bijoux de la civilisation mixtèque. Le musée Rufino Tamayo renferme pour sa part plus de 1 000 objets réunis par ce fameux peintre décédé en 1990, y compris quelques-uns de civilisations moins connues.

Vous vous devez également de visiter le marché d'artisanat (dont le nom officiel est Mercado 20 de Noviembre), à 100 m au sud du zócalo. Vous y trouverez des objets en bois peints à la main (souvent à l'effigie d'animaux), de petites poteries de couleur noire ou vert foncé avec marqueterie, des couvertures et d'autres tissus et étoffes vivement colorés, des huipites (blouses brodées traditionnelles), des bijoux en or, des sacs et ceintures en cuir, de la vannerie, des hamacs et plus encore. Il faut être prêt à marchander quelque peu. Dans les boutiques de la rue Alcalá et de certaines rues avoisinantes, les prix sont souvent plus élevés, mais, par contre, la sélection peut s'avérer plus raffinée.

On ne manquera pas de faire une excursion au site archéologique de Monte Albán (tlj), à 9 km au sud-ouest d'Oaxaca. Ce site, en plus d'offrir des panoramas sensationnels des environs, révèle des pyramides, terrasses, tombeaux et sculptures de la civilisation zapotèque, dont les plus anciens vestiges remontent à 2 700 ans avant notre ère.

Au cours des siècles, des édifices ont été détruits, et leurs pierres, utilisées pour en ériger d'autres, mais il reste quelques rappels architecturaux de la première période. La plupart des constructions visibles aujourd'hui datent du IVe siècle au VIIe siècle ap. J.-C. On verra notamment des bâtiments aux murs en pente avec de grands escaliers, des colonnes en forme de monolithes décorées de bas-reliefs et des tableaux représentant des animaux. L'influence de la civilisation zapotèque a commencé à diminuer au VIIe siècle, et Monte Albán a été abandonné au courant du Xe siècle. Quelques-uns des plus jolis objets trouvés sur ce site sont exposés au musée régional d'Oaxaca.

Parmi les autres sites archéologiques de la région d'Oaxaca, il faut mentionner Mitla (tlj), dans la vallée principale à 45 km à l'est de la ville. L'intérêt des ruines de Mitla réside dans les dessins en mosaïque créés par de très nombreuses petites pierres coupées et entrelacées pour donner des motifs complexes.La principale construction, le groupe des Colonnes, de forme quadrangulaire, contientplus de 100 000 pierres, selon les estimations. À côté du site, on peut voir une église juchée sur la base de ce qui était autrefois un bâtiment zapotèque. Au loin, on apercoit des montagnes d'une aridité frappante.