La Naples baroque

La Naples baroque

Le grand Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin, géant du baroque, est né à Naples en 1598. Le centre historique de la ville, notamment autour des ruelles de Spaccanapoli, illustre bien le style baroque qui prend ici différentes formes, héritier du Caravaggio comme de la cour espagnole et des extravagances picturales et décoratives des Jésuites.

Parmi les plus spectaculaires exemples du baroque napolitain, la Chiesa del Gesù Nuovo  se détache du peloton. À l’intérieur datant du XVIIe s., on peut admirer des œuvres de trois grands maîtres de ce style, Cosimo Fanzango, Luca Giordano et Francesco Solimena, dont son Héliodore chassé du temple. Des fresques de Solimena peuvent également être contemplées à l’intérieur de la Chiesa San Paolo Maggiore , alors que la Chiesa San Gregorio Armeno  abrite pour sa part des fresques de Giordano. L’intérieur du Duomo  est orné de stucs baroques et la chapelle dédiée à San Gennaro est aussi richement décorée. Parmi les autres monuments baroques de Naples, notons le Teatro San Carlo , la Cappella Sansevero , le Palazzo Zevallos, un riche palais du XVIIe s. qui héberge la dernière toile de Carravaggio, Le Martyre de Sainte Ursule, et Pio Monte della Misericordia, qui conserve Le sette opere di Misericordia (Les sept œuvres de Miséricorde), un autre chef-d’œuvre de Caravaggio.

Érigé à une vingtaine de kilomètres de Naples, Reggia di Caserta  (le palais de Caserte) représente la quintessence du baroque italien. Le château et le jardin ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997.

C’est en 1750 que Charles VII de Bourbon décide de faire construire un palais destiné à rivaliser avec les plus belles résidences royales européennes. Il choisit l’architecte Luigi Vanvitelli. La première pierre est posée en 1752. L’architecte meurt toutefois en 1773, avant d’avoir complété son œuvre, que termine son fils Carlo avec l’aide d’autres architectes formés par le maître.

Le palais de 36 m de hauteur couvre 47 000 m2 et renferme 1 200 pièces réparties sur 5 étages. Rien que la façade compte 143 fenêtres. Le somptueux escalier d’honneur permettait d’accéder aux appartements royaux. Il s’ouvrait sur le vestibule supérieur et sur la Cappella Palatina (chapelle palatine), inaugurée en présence de Ferdinand IV à Noël 1784. Cette chapelle évoque le faste de celle de Versailles. Le théâtre de cour, les appartements et les pavements exceptionnels de quelques salles, dont la Sala del Trono, sont d’un luxe inouï.

Les travaux de réalisation du parc, également entrepris par Luigi Vanvitelli, ont commencé en 1752, inspirés des technologies mises de l’avant par Le Nôtre dans les jardins de Versailles, mais le résultat n’en constitue pas moins un exemple typique de jardin à l’italienne. L’aqueduc, une œuvre titanesque qui traverse montagnes et vallées sur une quarantaine de kilomètres, était terminé au décès de Vanvitelli, mais aucune fontaine n’avait encore été réalisée.