Les attentes partagées de Cuba face à l’Amérique Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Antilles / Comprendre Cuba / Les attentes partagées de Cuba face à l’Amérique Extrait du guide : Comprendre Cuba En solde Papier (livre entier) 12,95 $ 17,95 $ Comprendre Cuba est un ouvrage pour les voyageurs curieux, séduits par l’île communiste et qui veulent en savoir plus sur la société cubaine, sa culture et sa vie quotidienne. Voir la suite Les attentes partagées de Cuba face à l’AmériqueC’est la photographie d’un visage sombre sur une feuille de papier blanche. Au-dessus du visage, une inscription : « Prisonnier politique » et puis un nom. La petite affiche photocopiée a été placardée dans la nuit, avant que les habitants de ce faubourg de La Havane ne se soient réveillés. Immédiatement, un groupe de travailleurs se lance à l’assaut de l’affiche. « Mais qu’est-ce que c’est que ça? », dit l’un d’eux, avant d’arracher, puis de faire disparaître la petite feuille aussi vite qu’elle est apparue. « Qui est ce prisonnier politique? », demande un passant. Sourires crispés, bouches cousues, le petit groupe se disperse rapidement. La liberté d’expression politique est toujours nulle à Cuba en dehors du Parti communiste cubain et plus que jamais ces temps-ci la dissidence se sent oubliée. Depuis le rapprochement diplomatique avec les États-Unis, l’opposition politique a été mise à l’écart. Les arrestations arbitraires se multiplient. À l’instar des dissidents, Pedro, un Cubano-Américain de passage, s’emporte : « Nous avons vécu 50 ans de barbarie », estime le quadragénaire. « Ces gens (les dissidents) sont à la solde des Yumas (Américains). Ce n’est pas que nous ne nous intéressons pas à la politique, mais que nous avons perdu l’habitude d’en parler », assure de son côté la présidente d’un comité de défense de la Révolution dans le quartier havanais populeux de San Miguel del Padrón. De fait, pas un Cubain ne parlera de politique dans la rue ou même chez lui, à l’exception des agents en civil de la sécurité d’État qui discutent avec des touristes étrangers... qui ne se doutent pas de leur identité. Après 56 ans de pouvoir castriste, les Cubains ne croient plus à un changement possible et à une amélioration de leur condition. « Les Cubains sont habitués aux annonces qui ne sont suivies d’aucun effet et ils s’en méfient », souligne cet économiste occidental en poste à La Havane. Depuis la poignée de main entre Raúl Castro et Barack Obama en décembre 2013, les drapeaux américains fleurissent pourtant à Cuba sur les casquettes, les leggins et surtout sur les kiosques des cuentapropistas (les entrepreneurs privés), sans que l’on sache s’il s’agit d’américanophilie. Chose certaine, afficher un drapeau américain était interdit jusqu’il y a peu. « Jusqu’en 1993, le dollar était interdit. En posséder était un délit. On a mis des gens en prison pour cela », confie Julio, gérant d’un restaurant d’État. Paru initialement dans Le Figaro D'autres articles qui pourraient vous intéresser : LES VACANCES DESTRAVAILLEURS AU TEMPS DE LA RÉVOLUTION RAPINE ET DÉBROUILLE DOS RÍOS VERS UNE NOUVELLEGESTION DES RESSOURCES HUMAINES DANS LES BANQUES CUBAINES