Le nationalisme en Catalogne Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Europe / Fabuleuse Espagne méditerranéenne / Le nationalisme en Catalogne Extrait du guide : Fabuleuse Espagne méditerranéenne Papier (livre entier) 34,95 $ Fabuleuse Espagne méditerranéenne vous propose une véritable odyssée visuelle le long de la côte méditerranéenne de l’Espagne et même au-delà, soit de la frontière avec la France jusqu’aux environs de Huelva. Voir la suite Le nationalisme en CatalogneLe nationalisme catalan naît à la fin du XIXe s., au milieu de l’urbanisation et de la prospérité croissantes, avec l’appui d’une bourgeoisie vigoureuse, pour réunir aussitôt un ample éventail d’options idéologiques. Il se définit comme un nationalisme civique plutôt qu’ethnique, les considérations raciales n’y jouant aucun rôle : on ne naît pas Catalan, on le devient. Une nuance de taille, à mettre en rapport avec le fait que la société catalane a connu un brassage culturel exceptionnel, recevant des « immigrants » par vagues toujours renouvelées – Asturiens et Castillans au XIXe s., Murciens dans les années 1930, Andalous dans la deuxième moitié du XXe s., ou Pakistanais et Latino-Américains récemment arrivés. Journée nationale de la Catalogne.© iStockphoto.com/feradzRien d’étonnant à ce que la composante culturelle soit donc essentielle au catalanisme. Le catalan, parlé par 75% à 90% de la population, selon l’âge et les provinces, se trouve au centre de l’identité nationale. Longtemps limité au registre oral et au contexte familial, il conquiert ses lettres de noblesse avec la Renaissance catalane qui, vers 1830, stimule la langue et la littérature locales dans une perspective romantique de retour aux sources nationales. Après la stratégie de la terre brûlée du franquisme, les politiques de « normalisation linguistique », approuvées par le Parlement pour pallier le déséquilibre entre les deux langues officielles en promouvant l’usage du catalan sur tout le territoire, obtiennent un succès extraordinaire dans leur objectif de nationaliser des couches d’hispanophones.Quant au catalanisme politique, il trouve son texte fondateur dans les Bases de Manresa (1892), sorte de projet constitutionnel rédigé par le groupe conservateur Unió catalanista, qui revendique le pouvoir politique pour la Catalogne, à l’intérieur de l’État espagnol. Ce projet maintiendra longtemps ce credo. Invoquant sa singularité historique, il définit l’Espagne comme État (entité abstraite et imposée) et la Catalogne comme nation. Cependant, loin de promouvoir la sécession, il exprime la volonté de participer au projet commun hispanique pour y imprimer un signe progressiste et pluriel. Dès la fin du XXe s., le nationalisme catalan prend pourtant une nouvelle direction. Est-ce le résultat des années du gouvernement de Jordi Pujol, vouées à « fer pais » (bâtir la nation), un repli défensif face aux processus d’interculturalité (un quart de la population actuelle de Barcelone est née à l’étranger) menaçant de diluer l’identité locale ou, tout simplement, une évolution cohérente de son idéologie? Quoi qu’il en soit, le catalanisme s’est beaucoup radicalisé. Désormais souverainiste, il tend à ignorer, ou à trouver irréalisable, son ancienne volonté de participation à la politique espagnole et à affirmer, comme le fait le dirigeant Joaquim Torra, « qu’en dehors du nationalisme il n’y a pas de vie ». D'autres articles qui pourraient vous intéresser : VOYAGE EN CATALOGNE ET SUR LA CÔTE MÉDITERRANÉENNE VOYAGE À MADRID ET AU CENTRE DE L'ESPAGNE VALENCIA, ESPAGNE 3 VILLES PORTUAIRES À DÉCOUVRIR EN ESPAGNE