À la conquête du Nouveau Monde

À la conquête du Nouveau Monde

Armée d’une formule originale conciliant unité et pluralité, l’Espagne commence à tisser les premiers fils de sa politique expansionniste. L’élan guerrier de la reconquête se prolonge outre-mer et les conquistadors, paladins de la foi, se lancent à l’aventure ultramarine, parfois pour des raisons bien peu saintes. Exploitant les rivalités locales, cette poignée d’hommes va conquérir un territoire allant de la Floride à la Patagonie, et ce, avec une rapidité inouïe et de maigres moyens. Les conséquences de cette première vague de mondialisation sont connues : une langue que parlent aujourd’hui plus de 450 millions de personnes, la mise en marche d’un processus de métissage culturel fécond, de nouveaux produits et des richesses sans fin affluant vers une Europe avide; mais aussi la perte de civilisations originales (les mondes aztèque, maya et inca), détruites avant de pouvoir être comprises, et une catastrophe démographique en raison de la guerre, des épidémies et, plus tard, du rude travail dans les mines. La conquête de l’Amérique, soumise par l’épée et par la croix, s’avère une histoire d’exploitation que quelques humanistes et religieux espagnols sont les premiers à dénoncer. Elle sonne également le glas du rôle de la Méditerranée comme moteur de l’histoire en Occident, qui se déplace dès lors vers l’Atlantique et le Nouveau Monde.