La Havane

Un peu d'histoire

Fondée en 1514 par Panfilio de Narváez sous les ordres de Diego Velázquez, La Havane est reconnue par l'Unesco comme faisant partie du Patrimoine mondial de l'humanité. Cette reconnaissance internationale en dit long sur cette ville historique qui fut le fleuron des colonies espagnoles. Port de mer et centre commercial, La Havane était aussi un important marché d'esclaves africains revendus sans impunité aux marchands d'Amérique centrale. La fortune croissante de La Havane attira la convoitise des pirates qui attaquèrent la capitale en de nombreuses occasions. Depuis, la capitale cubaine a été au centre des rebondissements de l'histoire du pays, des guerres d'indépendance au siècle dernier jusqu'à la révolution cubaine de 1959. Témoin privilégié d'une histoire mouvementée, son legs historique et culturel est unique.

De 1898 à 1902, La Havane vivait sous la férule directe des États-Unis à la suite du traité de Paris signé par les États-Unis et l'Espagne. La République, indirectement contrôlée depuis Washington, vit la capitale changer profondément d'aspect sous l'influence américaine, tant dans le mode de vie de ses habitants que dans l'architecture. Dans les années 1940 et 1950, au plus fort de l'influence américaine, la capitale cubaine était dominée par les casinos, les cabarets et les boîtes de nuit. C'était alors la «perle des Caraïbes», ou le «Monte-Carlo des Caraïbes»; le rhum coulait à flots dans les salons feutrés, et le jeu attirait nombre de gangsters et mafiosi américains. L'arrivée de Fidel Castro au pouvoir en 1959 et l'implantation du modèle socialiste allaient changer l'habitude des Havanais.

La Havane n'est pas une ville tropicale ordinaire, une de ces villes qui vous donnent l'impression de regarder une carte postale en deux dimensions. La Havane a de la profondeur et du caractère (on ne l'apprivoise pas du jour au lendemain), elle est mystérieuse jusque dans ses ultimes retranchements, et elle est passée maître dans l'art de la séduction. Vous pourrez facilement passer entre 2 et 10 journées à La Havane, et, en la quittant, vous garderez le sentiment de ne pas en avoir encore percé tous les mystères.

Un phénomène d’urbanité

La Habana Vieja, la cité havanaise, rappelle que la Couronne espagnole dirigea la destinée de l’île durant près de 400 ans. Le quartier du Vedado, quant à lui, souligne la présence américaine dont les effets furent plus profonds qu’il n’y paraît. Enfin, le rythme des Antilles transpire, se sent, se vit à travers sa population bigarrée dont l’âme noire a su trouver sa place.

Géographiquement parlant...

La Havane est située dans la partie occidentale de Cuba, sur la côte nord de l’île la plus grande des Antilles. Considérée comme une des 14 provinces de l’archipel cubain, La Havane est la capitale du pays et s’étend sur une superficie de 727 km². Elle est adossée à une ample baie qui a déterminé son développement sur un axe est-ouest en quartiers bien marqués par les mouvements de son histoire.

La Habana Vieja et ses plazas

Déclarée patrimoine mondial par l’Unesco en 1982, la vieille Havane est véritablement le cœur touristique de la ville. Les visiteurs y sont légion, ce qui n’est pas étonnant si l’on considère le nombre impressionnant d’édifices coloniaux dont regorge cette partie de la capitale. Certains de ceux-ci sont de véritables bijoux du baroque colonial.

Plaza de la Catedral

La Catedral de La Habana possède sans doute l’une des plus belles façades baroques de toute l’Amérique latine. Tout près de la Plaza de la Catedral, le Centro Wilfredo Lam, qui porte le nom d’un peintre cubain renommé, a emménagé dans une magnifique maison coloniale datant de 1760, autrefois connue sous l’appellation de «Casa de los Condes de San Fernando de Peñalver».

Plaza de Armas

Sur la Plaza de Armas, le Museo de la Ciudad est dédié à la ville de La Havane, et il constitue une étape incontournable pour quiconque visite la capitale cubaine. Le musée loge dans ce qui fut le Palacio de los Capitanes Generales. Juste à côté et de la même époque, se trouve le Palacio del Segundo Cabo, achevé en 1772, qui est probablement, avec le Museo de la Ciudad, le plus bel exemple d’architecture baroque herreriano de la vieille ville.

Plaza de San Francisco

Sur les terrasses qui jouxtent la Plaza de San Francisco résonne perpétuellement une musique cubaine qui donne aux lieux un charme profond. Mais c’est l’Iglesia y Convento de San Francisco de Asís qui donne à la place toute sa grandeur.

Plaza Vieja

Avec en son centre une jolie fontaine en marbre blanc de Carrare, et tout autour de beaux palais restaurés ainsi que d’anciennes maisons aménagées en solares, la «vieille place» est devenue la plus accueillante des plazas de La Habana Vieja.

Le Centro et le Malecón

Pour plusieurs, le Centro n’est qu’un espace encombrant entre la vieille ville et le Vedado. Il s’agit pourtant de l’un des meilleurs endroits pour se faire une idée de ce qu’est réellement la vie cubaine. Le cœur de La Havane y bat de son rythme propre, et l’expérience y est d’un tout autre ordre que celle de La Habana Vieja. Il peut donc être agréable de se promener dans ce quartier animé. Le Malecón, de l’autre côté du Centro, constitue une façon beaucoup plus plaisante de passer de la vieille ville au Vedado. Longer la mer sur ce boulevard qui fait la fierté des Havanais peut s’avérer une expérience particulière.

Le Vedado et son cimetière

Pour se faire une idée de la richesse qui s’affichait à La Havane dans les premières années du XX^e siècle, il n’y a qu’à marcher un peu dans la Calle 17. Pour la plupart construites dans les années 1920, évocation de cette opulence qui suivit la flambée des prix du sucre durant et après la Première Guerre mondiale, peu de ces grandioses maisons que l’on y voit sont officiellement ouvertes au public. Sans doute le plus beau cimetière de Cuba et l’un des plus célèbres d’Amérique latine, le Cementerio Cristóbal Colón est immense et possède de nombreuses pierres tombales, de véritables œuvres d’art de créateurs renommés tels que Saavedra et Ramos Blanco. Aménagé en 1876, ce vaste cimetière contient plus de 800 000 sépultures! Une promenade à vélo ou à pied vous révélera toute sa magnificence.

Les plages de l’Est

D’excellentes plages se trouvent seulement à une quinzaine de kilomètres de La Havane. La plus invitante est sans contredit celle de Santa María; recouverte de sable blanc, elle n’a rien à envier aux plages de Varadero. Santa María se présente comme un village essentiellement touristique, et vous y trouverez de nombreux hôtels. Les plages de Boca Ciega, le village voisin un peu plus à l’est, se révèlent aussi très belles et peu fréquentées par la gent touristique. Boca Ciega constitue un charmant village de petites maisons de vacanciers de La Havane. Toujours vers l’est suit le village de Guanabo, qui n’offre certes pas les plages les plus accueillantes, mais on y trouve le plus grand choix d’activités sur front de mer. Si vous logez à La Havane, ces plages méritent une excursion d’un jour. Grâce à la proximité des lieux, vous pouvez aussi prévoir des sorties d’une demi-journée.

Sorties

La Havane est la capitale culturelle de l’île de Cuba, et elle a tout ce qu’il faut pour satisfaire les désirs des visiteurs. Son urbanité et sa position dans le monde latino-américain en font un endroit de choix pour tout ce qui touche à la culture. Les choses bougent rapidement à La Havane. Les festivals les plus importants de La Havane sont le Festival international de cinéma latino-américain, qui se tient au mois de décembre, et le Festival international de jazz, qui, quant à lui, a lieu durant la première semaine de décembre. La vieille ville et le secteur du Parque Central sont les meilleurs endroits où se rendre pour entendre la vraie musique cubaine. Partout sur les terrasses, dans les cafés, les hôtels et les restaurants, des groupes de musiciens partagent leur amour des rythmes de l’île. Il n’y a qu’à suivre la musique et laisser ses oreilles décider de l’établissement où s’arrêter.