Les Baléares Accueil / Contenus / Europe / Espagne / Les Baléares Cala d’Hort, Ibiza, Baléares | © amoklv Elles sont 4, dans un archipel de 16 îles et îlots, à être habitées. Majorque, la plus grande et la plus visitée, où se trouve la capitale Palma, compose avec Minorque le groupe nord. Plus au sud, Ibiza la blanche et la petite Formentera, connues depuis les Grecs sous le nom d'îles Pityuses, forment celui du sud. Entourées par une mer d'un bleu intense, baignées par un air d'une douceur renommée, les anciennes Islas Encantadas (les îles enchantées) ont connu le joug de toutes les grandes nations méditerranéennes : Carthaginois, Romains, Byzantins, Arabes et enfin Aragonais ont mêlé leur sang à sa terre pour donner naissance à un peuple hospitalier. Premières terres espagnoles à s'être ouvertes au tourisme, les Baléares sont aujourd'hui visitées par plus de quatre millions de personnes chaque année. À deux pas des complexes touristiques, le cœur des îles aux villages indolents et les anses rocheuses conservent tout leur charme. Majorque La plus grande (3 604 km2) et la plus peuplée des Baléares, Majorque est aussi celle dont les paysages sont les plus contrastés. Palma, sur le littoral méridional, s'entoure des principales stations balnéaires. La côte ouest est dominée par les plus hautes montagnes. Ici et là, des villages tranquilles se blottissent autour d'une église ou au fond d'une crique aux eaux turquoise, au pied de falaises tombant dru dans la mer. L'est, formé par une plate-forme calcaire, abrite entre pins et calanques de nombreux ports de pêche et hôtels. Palma Regroupant plus de la moitié de la population de l'île, bourdonnante d'activité, la capitale des Baléares se niche au fond d'une immense baie de 20 km de large. Elle se partage entre la ville moderne, aux larges avenues encadrées de palmiers et de boutiques, et la vieille ville, qui s'étend derrière la cathédrale gothique (Seo), hérissée de tourelles et soutenue par de hauts contreforts. Construite à partir de 1230 sur un tertre dominant superbement le port et la baie, elle ne fut achevée qu'en 1601. Ses portails ouest (Renaissance) et sud (gothique) sont de toute beauté. L'Almudaina, vis-à-vis, est une ancienne forteresse mauresque transformée en palais d'été pour les rois de Majorque. On peut y visiter le Musée du patrimoine national. Le palais épiscopal voisin abrite, quant à lui, le Musée diocésain. Enrichie à la Renaissance par le commerce maritime, Palma conserve dans sa vieille ville des ruelles pleines de charme aux grands porches ouvrant sur les patios fleuris de fastueuses résidences. Parmi les plus belles, citons les casas Oleza et Oleo, ou encore le palais du marquis de Vivot (XVIIIe siècle), richement décoré. Près d'une petite place où travaillent les artisans verriers, se trouvent les bains arabes (XIe siècle), seuls vestiges de cette époque. Plus en retrait, l'église San Francisco et son superbe cloître faisaient partie d'un couvent fondé en 1278. Dans la ville moderne, un étonnant bâtiment rectangulaire (XVe siècle) couronné de quatre tours à chaque angle et surmonté de tourelles le long de ses façades retient l'attention : la Lonja, l'ancienne Bourse de commerce devenue Musée des beaux-arts. Le Musée naval voisin occupe l'ancien Consulado do Mar, le tribunal de commerce maritime. Rejoint à l'ouest par le Paseo Maritimo, le Pueblo Español est un parc de loisirs où sont reconstitués de nombreux monuments nationaux. Plus loin encore, sur une colline, s'élève au milieu des cactus le château de Bellver, résidence des souverains majorquins au XIVe siècle. De forme circulaire, la forteresse abrite un musée. De part et d'autre de Palma s'étendent les stations balnéaires les plus touristiques de l'île. En direction de l'est se révèlent d'abord Ciudad Jardín puis, le long d'une plage de 7 km, Las Maravillas et El Arenal. Discothèques, restaurants, piscines, boutiques et sable clair attendent les adeptes de la villégiature. Tout aussi urbanisées, les plages de l'ouest, Cala Mayor, San Agustín, Iletas, et surtout Portals Nous et Magaluf, sont, quant à elles, construites autour de criques. Le tour de l’île Soulignée par un massif montagneux s'abîmant dans la mer en de hautes falaises, la côte ouest est la plus spectaculaire de l'île. Les routes, tortueuses et lentes, s'accrochent aux pentes, de village en village, découvrant de superbes points de vue sur la mer. Au sud-ouest, Andraitx s'étend au pied du château de Son Mas, restauré avec goût. De là, on peut gagner Puerto de Andraitx et San Telmo, deux villages de pêcheurs devenus stations balnéaires. Au large se dresse l'île rocheuse de la Dragonera. La route parvient à Bañalbufar, où les Maures aménagèrent, 10 siècles plus tôt, un ingénieux système d'irrigation pour pouvoir cultiver les parcelles en terrasses. Passé le bourg, un embranchement mène au très beau domaine de La Granja, fondé lui aussi par les Arabes. On peut y voir un intéressant musée vivant (artisans) ainsi que des spectacles de danses folkloriques. Voici ensuite, en retrait des côtes, le joli hameau de Valldemosa et sa célèbre chartreuse (XIVe siècle) où séjournèrent en 1838 George Sand et Frédéric Chopin. On peut y voir le piano du compositeur polonais et visiter le bâtiment qui, s'il a perdu son caractère sacré, s'entoure toujours de somptueux jardins. Plus au nord, le domaine de Miramar doit à un archiduc autrichien ses nombreux belvédères, dont celui de Ses Pites, le plus haut : il offre un panorama sans pareil sur les deux résidences (celle de Son Maroig peut être visitée) et, au loin, sur la pointe percée de Na Foradada. Sóller, la seule ville de la côte ouest, et le village de Fornalutx, l'un des plus beaux de l'île, installé sur le flanc sud du Puig Major, point culminant de Majorque (1 445 m), occupent une belle vallée plantée d'orangers. Port de pêche reconverti au tourisme, Puerto de Sóller se niche au creux d'une profonde baie en demi-lune. Au domaine de Raxa, la pièce maîtresse est un château de la fin du XVIIIe siècle. Se dirigeant vers la mer, une route conduit peu après à la jolie plage de La Calobra, enserrée entre deux pans de roche vive. Un court sentier mène à l'embouchure du torrent de Pareis, qui y a creusé un profond canyon. Sis avant la ville de Pollensa, le monastère de Lluch a été fondé au XIIIe siècle dans un site isolé. La remontée de la côte ouest s'achève au cap Formentor (phare), longue langue de terre s'avançant dans la mer, en partie occupé par un hôtel de luxe. Sa plage est la plus belle de la presqu'île - et peut-être des Baléares. Longues respectivement de 13 km et de 8 km, les plages ornant les profondes baies d'Alcudia et de Pollensa, sur la côte nord, retrouvent à Ca'n Picafort le décor familier du Sud avec ses grands hôtels. Édifiée sur l'isthme les séparant, la ville d'Alcudia, capitale romaine de l'île, s'entoure de murailles massives érigées au XIVe siècle. La côte orientale, très échancrée, affiche sur fond de pinèdes une succession de petits ports de pêche et de criques plus ou moins solitaires, bénéficiant pour certaines de très belles plages : ainsi à Cala Ratjada, Porto Cristo, Porto Colóm, Cala Murada et Cala d'Oro, la plus préservée. La région, calcaire, est creusée de nombreuses grottes : celles d'Artá, formées par l'érosion marine, s'enorgueillissent de magnifiques formations rocheuses; celles du Drach, le plus grand lac intérieur du monde (concerts), et celles de Hams se parent de délicates concrétions. Des excursions à l'intérieur des terres mènent au monastère de San Salvador (XVIIIe siècle), à Felanitx, une petite ville connue pour son marché dominical, son église à la façade churrigueresque et le château médiéval voisin de Santueri, ou encore à Manacor, la deuxième ville de l'île, connue pour sa fabrique de perles artificielles.