Venise Accueil / Contenus / Europe / Italie / Venise Grand Canal, Venise | © Claude Morneau Dès l’arrivée à Venise, en sortant de la gare Santa Lucia, on est conquis par ce calme inédit d’une ville sans voitures, et par la lumière nacrée qui semble monter du sol : ce sont des dalles lisses et claires qui portent les pas des Vénitiens, comme elles le font depuis la fondation de la ville, il y a mille cinq cents ans. L’eau, verte et ambrée sous les ponts, vaporeuse par temps de brume, donne son unité aux lieux. Le parcours du Grand Canal en vaporetto est sans doute la plus belle façon d’aborder Venise, où les styles roman et baroque, gothique et Renaissance sont harmonisés et réinterprétés par une influence byzantine très perceptible. En témoignent les coupoles et les mosaïques de la magnifique basilique Saint-Marc, le marbre délicatement découpé du Palais des Doges, de Ca’ d’Oro ou de Ca’ Rezzonico. Entre deux échappées rêveuses sur l’eau, Venise se visite bien sûr à pied, en s’attardant dans chaque quartier pour s’imprégner de son ambiance particulière. On peut d’ailleurs admirer dans de nombreuses églises les fresques et les tableaux des maîtres vénitiens Giovanni Bellini, Titien, Véronèse ou le Tintoret que l’on retrouve au musée de l’Accademia. Et si l’on veut découvrir la véritable personnalité de la ville, il faut s’aventurer, avec discrétion, à l’écart des lieux les plus fréquentés, comme dans les sestiere de Cannaregio et de Castello, ou dans l’île de la Giudecca. On peut également prévoir un après-midi pour une excursion à Burano, petite île de pêcheurs posée au milieu de la lagune. Au retour, on se promène avec plaisir le long des Zattere, bercé par les reflets du soleil déclinant. Car Venise nous rappelle souvent qu’elle est composée d’îles, où le temps s’écoule différemment, en restituant aux choses du quotidien leur rythme propre. Ainsi les Vénitiens ont pour coutume, en sortant du travail, de se délasser entre collègues ou amis dans un bar à vins, autour d’un verre et d’un cichèto, petite bouchée typique et salée. Sur les places tranquilles et conviviales, des enfants courent après un ballon, les maraîchers replient leur étalage... Certains jours, lorsque la marée est très haute, les eaux débordent de chaque côté du Grand Canal, donnant l’impression aux passants que les deux rives n’en font plus qu’une, et qu’on pourrait presque traverser à pied. Venise semble alors se révéler dans son intimité, comme si on y avait toujours vécu. C’est ainsi qu’elle nous reste en mémoire, sereine et amicale, à la manière de ces lieux parcourus en rêve qui nous accompagnent longtemps au réveil. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : VOYAGE EN ITALIE UNE BOUFFÉE D’AIR ALPIN DANS LE VAL D’AOSTE TOUTE LA BEAUTÉ DE PALERME ET DE LA CÔTE NORD DE LA SICILE À MOTO