Un peu d’histoire : les Aïnous

Un peu d’histoire : les Aïnous

Hokkaidô est une terre relativement nouvelle pour le Japon. L’intégration de l’île au pays fut officiellement faite en 1868, soit un an après la Constitution canadienne de 1867. Les colons japonais furent alors nombreux à venir s’établir sur ces terres, avec un pic de migrants entre 1930 et 1950.

Avant cette migration, l’île était majoritairement habitée par les Aïnous, des descendants issus des cultures Okhotsk (Sibérie) et Émishi (nord du Japon). Le nombre des autochtones aïnous est aujourd’hui difficile à évaluer, car ils ont été assimilés lors de la colonisation massive japonaise. Les Aïnous avaient des traits caractéristiques : une peau plus pâle, des yeux plus grands, davantage de poils, ce qui a longtemps fait dire aux chercheurs qu’ils pourraient être de descendance européenne. Des études génétiques récentes montrent qu’ils sont plutôt liés aux Asiatiques du Nord-Est. Leurs plus proches parents seraient les Okinawaïens, eux aussi distincts des Japonais de l’île principale (d’origine yamato).

Les Aïnous sont maintenant tellement intégrés aux Japonais qu’il est difficile de les reconnaître. Leur mode de vie, leur langue, leur cuisine et leurs traditions ne sont plus très présentes à Hokkaidô. Il n’y a que de rares musées relatant leur culture, toujours situés en périphérie. Pour éviter d’être stigmatisés, plusieurs Aïnous ne revendiquent pas leur origine autochtone. Ce n’est qu’en 2019 que le gouvernement a officiellement reconnu leur groupe ethnique. Il ne reste que les noms des lieux qui soient toujours liés à leur langue pratiquement disparue, comme Sapporo, Sôunkyô, Tôya, Oshamanbe ou Muroran.