Grenade Accueil / Contenus / Europe / Espagne / Andalousie / Grenade L’Alhambra, Grenade | © iStockphoto.com/alxpin Extrait du guide : Explorez Séville et l'Andalousie Papier (livre entier) 16,95 $ Le guide Ulysse Explorez Séville et l’Andalousie est l’outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum d’un séjour dans le sud de l’Espagne. Voir la suite Dominant la plaine fertile de la Vega, au pied des sommets enneigés de la Sierra Nevada, Grenade a de tout temps fasciné poètes et voyageurs. Simple capitale provinciale à ses débuts, la cité prit de l'importance en 1236, au lendemain de la chute de Cordoue aux mains des rois chrétiens. Nouvelle place forte de la dynastie des Nasrides, dernier bastion des Maures chassés du reste de l'Andalousie, elle allait connaître, deux siècles et demi durant, les fastes de la cour. Peuplée alors de 400 000 habitants (une fois et demie de plus qu'aujourd'hui), elle acquit un prestige incomparable : c'était une ville majestueuse, célébrée tant pour sa douceur de vivre que pour sa puissance commerciale et celle de ses monuments - sa muraille était alors dotée de 1 030 tours! Lorsqu'au début de 1492, au terme d'un long siège, elle tomba aux mains des Espagnols, le temps était compté pour les royaumes mauresques de la péninsule ibérique. Maîtres du pays, les souverains catholiques s'attaquèrent en priorité aux symboles de l'État arabe, et tout particulièrement au majestueux ensemble fortifié de l'Alhambra ("la rouge"), perché sur sa colline, en surplomb sur la ville. La mosquée fut détruite, le palais transformé. Cinq siècles plus tard, restauré avec soin, le chef-d'œuvre de l'architecture maure a rejoint la légende. De la Plaza de los Algilbes, d'où la vue s'étend sur le quartier de l'Albaicín et la colline du Sacromonte, on pénètre dans l'Alcázar, dédale de pièces et de cours aux enluminures savamment orchestrées. La cour des Myrtes et l'exquis patio des Lions, remontant au XIVe siècle, s'organisent respectivement autour d'un bassin et d'une fontaine aux 12 lions. La salle des Abencérages aurait été le théâtre d'un impitoyable massacre : Boabdil, dernier sultan de Grenade, y aurait fait exécuté 36 nobles hostiles à son règne. Dans la salle des Ambassadeurs, coiffée d'une coupole en bois de cèdre, les décorations en stuc sont d'une prodigieuse finesse. À l'est s'étendent les jardins du Partal conduisant à la tour des Dames, richement décorée. Le palais de Charles Quint abrite un musée des beaux-arts et d'art hispano-mauresque. La forteresse de l'Alcázaba (XIIIe siècle), dont on peut suivre le chemin de ronde, s'élève plus loin, en contrebas du Generalife, la résidence d'été des sultans. Cette dernière s'entoure des célèbres jardins maintes fois chantés, bercés par le chant des oiseaux et le gargouillis des jets d'eau. Au pied de l'Alhambra, sur l'autre rive du Río Darro, s'étend l'Albaicín, l'ancien centre de la ville mauresque, aux ruelles sinueuses et pentues. Au confluent des civilisations chrétienne et musulmane, les mosquées sont devenues églises et les palais couvents. On découvre des placettes accueillantes, de vénérables maisons et encore les bains maures (XIe siècle). Vers le nord se dresse le Sacromonte, colline autrefois réservée aux gitans, où se déroulent le soir dans des grottes, pour le plus grand plaisir des touristes, des fêtes flamencas colorées. À l'ouest, l'Albaicín se fond dans le centre-ville. On y trouve la lourde cathédrale, typique de la Renaissance espagnole, et la très jolie Chapelle Royale voisine, où reposent Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille - ainsi que leurs fille et gendre. Dans la sacristie sont exposées des peintures, pour la plupart flamandes. Autour des deux bâtiments s'ordonnent les ruelles commerçantes. À 800 m environ, en direction du nord-ouest, on pourra aussi admirer le bel hospice San Juan de Dios, avec ses deux étages à arcades, organisé autour de deux agréables patios fleuris.