Sélinonte (Selinunte)

Au moins trois zones archéologiques composent l'antique Sélinonte: le plateau de Marinella, l'acropole et le sanctuaire de Malophoros, à l'ouest du Selinos, cette rivière qui passe à proximité et dont la cité ancienne tire son nom (le mot grec selinon voulant dire 'céleri', lequel poussait en abondance dans les environs et se retrouva même sur les pièces de monnaie). Fondée par les Grecs vers 650 av. J.-C., Sélinonte fut une ville prospère mais les guerres puis finalement un tremblement de terre l'anéantirent 250 ans plus tard. Cependant, ce qui en reste est grandiose. Les temples, dont quelques parties ont été reconstruites, sont dénommés par des lettres car il n'est pas possible encore aujourd'hui de savoir à quel dieu ou déesse ils étaient dédiés. On peut voir quelques métopes de ces temples au musée archéologique de Palerme.

Les temples E, F et G se dressent sur le plateau de Marinella, que certains dénomment plutôt la 'colline Est', enceinte sacrée qui était à l'époque entourée d'un mur. Les 38 colonnes du temple E ont été relevées, et il est illuminé le soir. Malgré qu'il ait été inachevé, le temple G, en ruine, fut l'un des plus grands du monde antique, s'élevant à plus de 30 mètres. Le petit temple F est le plus endommagé.

Haut lieu de la vie publique, l'acropole était ceinte de murailles de pierre épaisses hautes de trois mètres. On y retrouvait les bâtiments publics et cinq temples (A, B, C, D et O). Une douzaine de colonnes du temple C, sur le point le plus haut de l'acropole, ont été relevées dans les années 1920. Au nord de l'acropole s'étendent les ruines ensablées de la ville antique. Les plus récents, les temples A et O sont complètement en ruine; le temple B est tout petit; le temple C s'avère le plus vieux et le plus grand; et le temple D se révèle pratiquement aussi ancien que le temple C. Consacré à Malophoros, déesse de la Fécondité, le sanctuaire de Malophoros se trouve dans un site sauvage, au milieu de dunes. On y a mis au jour quelque 12 000 terres cuites funéraires des VIe et Ve siècles av. J.-C. Le sanctuaire de Malophoros servait de halte aux cortèges se rendant à la nécropole voisine de Manicalunga.