Les longs voyages et la scolarité des enfants Accueil / Contenus / Art de vivre / Les longs voyages et la scolarité des enfants Julie Brodeur des Guides de voyage Ulysse, avec ses enfants, © Marc Berger Julie Brodeur fait partie de l’équipe des Guides de voyage Ulysse depuis 25 ans. Elle est aussi l’une des auteures du livre Voyager avec des enfants. Elle raconte à L’itinéraire qu’elle était une grande voyageuse avant d’avoir des enfants. Cette passion est restée de façon naturelle quand elle a eu ses deux enfants, aujourd’hui âgés de 18 et 14 ans, avec lesquels elle a voyagé depuis qu’ils sont bébés jusqu’à l’été dernier à l’occasion d’un voyage en famille au Japon. Le voyage fait pour eux partie de la culture familiale. Le voyage le plus long que la famille a fait a duré trois mois en Asie du Sud-Est. Les enfants étaient alors en première et en quatrième année. Durant ce séjour, les parents ont dû eux-mêmes faire l’école à leurs enfants. Dans leur cas, le fait que le conjoint était déjà enseignant au primaire aidait, mais n’importe quel parent peut retirer son enfant de l’école pour le scolariser lui-même le temps d’un voyage de longue durée. Julie Brodeur, qui n’est pas enseignante, a elle-même fait l’école à ses enfants et a trouvé la tâche plutôt facile. « Il faut faire des démarches auprès du centre de services scolaires. Ils ont des documents sur les programmes à suivre en voyage. On doit monter un document comme preuve qu’on a fait des exercices ensemble. Ça semble un peu rébarbatif au départ, mais ce n’est pas si compliqué au final », témoigne la mère. Elle ajoute que l’enseignement de parent à enfant va beaucoup plus vite que dans une classe, car le parent n’a pas 30 autres élèves à gérer, ce qui fait que la matière est couverte plus rapidement et qu’il reste beaucoup de temps pour profiter du voyage. Les activités propres au voyage peuvent aussi être utilisées pour couvrir des matières scolaires. Ainsi, faire une activité sportive comme une randonnée peut compter comme un cours d’éducation physique, visiter un temple peut servir comme un cours de religion, visiter un musée peut servir de cours d’histoire, parler en anglais avec des gens rencontrés là-bas sert de cours d’anglais, etc. Dans le cas de la famille de Mme Brodeur, c’est surtout les mathématiques qui ont nécessité de s’asseoir et de se concentrer exclusivement sur la matière. Leur horaire habituel consistait à faire une activité le matin, puis l’après-midi, lorsqu’il faisait trop chaud, ils s’asseyaient et faisaient deux à trois heures d’école avant de retourner s’adonner à d’autres activités. À cet égard, la mère de famille recommande à des parents qui voudraient faire la même chose de trouver des hébergements qui proposent un bon contexte pour pouvoir être tranquilles pour travailler. La famille alternait entre les journées d’activités touristiques plus intenses et les journées plus relaxes où elle pouvait faire plus de travaux scolaires. Ce n’était pas tous les jours, mais de façon tout de même régulière. Les exercices doivent être joints à un tableau de bord pour justifier ce qui a été fait pour chaque matière. Le tout doit être approuvé par le centre de services scolaires, mais rien n’est noté. De retour en classe au mois de mai, les enfants de Mme Brodeur ont pu faire leurs examens finaux normalement. Bref, selon l’expérience de Julie Brodeur, scolariser ses enfants tout en voyageant n’est pas si difficile, et surtout très bénéfique pour plein de raisons. « Ça permet de les sortir de leur monde connu, de vivre des expériences qui les imprègnent d’autres choses, d’autres cultures, qui leur permettent de voir que la vie peut être différente de ce qu’ils vivent normalement. Le fait de baigner dans une autre culture stimule une dimension humaniste chez le jeune. Il voit mieux l’importance de chacun dans le monde, il va développer une vision du monde plus complète. Dans un milieu parfois un peu déstabilisant, on forme une personnalité plus riche », conclut-elle. Extrait de l’article Aventure familiale : voyager à long terme avec des enfants, Jules Couturier, L’Itinéraire, Volume XXXI, n˚ 13, Montréal, 1er août 2024) D'autres articles qui pourraient vous intéresser : VOYAGER À VÉLO AVEC DES ENFANTS LES ENFANTS APPRENNENT PAR LE VOYAGE - 5 FAÇONS DE DÉVELOPPER LEURS APTITUDES LES ENFANTS APPRENNENT PAR LE VOYAGE - 5 FAÇONS AMUSANTES DIALOGUE AVEC MARC BERGER - LES ENFANTS ET LA DÉCOUVERTE DES CARAÏBES