Activité volcanique et archéologie Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Europe / Fabuleuse Italie du Sud / Activité volcanique et archéologie Les ruines d'Herculanum Photo © IStock-Andrei Vasilev Extrait du guide : Fabuleuse Italie du Sud Papier (livre entier) 34,95 $ Fabuleuse Italie du Sud vous propose une véritable odyssée visuelle à travers les villes d’art et d’histoire, les villages de charme et les exceptionnels sites archéologiques de cette partie de la péninsule italienne. Voir la suite Activité volcanique et archéologie Aujourd’hui, plusieurs centaines de milliers d’habitants vivent dans un périmètre que menace une éventuelle éruption d’un des volcans actifs les plus préoccupants d’Europe, le Vésuve, qui culmine à 1281 m., à proximité de Naples. La première de ses éruptions historiques, en 79, a détruit notamment Pompéi, située à 7 km de là, et Herculanum, toute proche. Pompéi était alors une importante ville peuplée de commerçants et d’artisans, et Herculanum, beaucoup plus petite, un paisible village de pêcheurs doublé d’une station balnéaire. Les ruines de Pompéi et le Vésuve. © iStockphoto.com/dbvirago L’éruption, qui survint presque sans avertissement, dura plus de 48 heures. Il n’en fallait pas plus pour ensevelir Pompéi, peuplée d’environ 15 000 personnes ayant survécu au tremblement de terre dévastateur de 63. On estime qu’une majorité des citoyens de la ville a eu le temps de s’enfuir lors de la première manifestation de la rage du volcan, qui a pris la forme d’une pluie de cendres et de pierres ponces incandescentes, mais plus de 1 150 victimes pétrifiées ont été découvertes lors de fouilles. Elles ont pu mourir asphyxiées sous l’effet des gaz et de la chaleur, ou écrasées par des immeubles effondrés. Malgré les secours que Titus y a dépêchés, la ville n’a pu être reconstruite. Enfouie sous plus de quatre mètres de dépôts divers, elle est restée endormie pendant des siècles, recouverte de tonnes de cendres et de lave. Les premières trouvailles datent de la fin du XVIIe s., mais il a fallu attendre 1748 pour que commencent les fouilles, sous le règne de Charles Bourbon. Au moment de l’Unité italienne, dans la seconde moitié du XIXe s., de nouvelles techniques ont facilité le travail des archéologues. Les progrès de l’archéologie n’étaient alors qu’à leurs balbutiements. Herculanum a pour sa part été redécouverte au début du XVIIIe s., mais les véritables travaux n’ont démarré qu’en 1927. Dans le cas des deux villes, les fouilles se sont faites au rythme des changements de gouvernements et de leurs priorités, ont repris sous le régime fasciste, cessé pendant la guerre et subi ensuite des coupes budgétaires. Dans les années 1980-1990, on s’occupa surtout de réparer les dégâts causés par l’érosion et le tourisme (plus de 3 millions de visiteurs foulent les rues de Pompéi chaque année et 500 000 celles d’Herculanum). Le Parco Nazionale del Vesuvio a été créé en 1995 et les sites archéologiques de Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata furent inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997 en raison des témoignages éloquents qu’ils livrent sur la vie quotidienne au premier siècle de notre ère. Depuis les années 2000, des missions italiennes et internationales fouillent les sites archéologiques, et les avancées technologiques permettent d’accélérer leurs découvertes. Depuis l’effondrement du mur de la Maison des gladiateurs en 2010, les fonds affluent et les trouvailles se multiplient. En 2013, le gouvernement italien et l’Union européenne ont débloqué 125 millions d’euros pour sécuriser le site et le revaloriser. De nouveaux secteurs, plusieurs pratiquement intacts, ont été mis au jour et permis de savoir plus précisément à quel moment est survenue l’éruption du Vésuve, maintenant datée du 24 octobre plutôt que de la fin août 79. Cette information a été révélée grâce à la découverte d’un graffiti daté d’octobre de cette année-là, ce qui appuie les hypothèses de chercheurs ayant relevé des indices suggérant que la tragédie avait eu lieu en automne. Les fouilles se poursuivent toujours et les révélations surgissent régulièrement. Une fresque illustrant un combat de deux gladiateurs a été récemment découverte à Pompéi. On pense qu’elle aurait pu décorer une taverne que fréquentaient ces combattants. En février 2020, la Casa del Frutteto (la maison du verger), qui aurait appartenu à un riche vigneron, a été ouverte au public. Déjà révélée par des fouilles effectuées en 1913 et en 1951, elle est superbement restaurée et décorée de fresques représentant différentes espèces d’arbres, soit citronniers, poiriers, pruniers et cerisiers. Les excavations se poursuivent, notamment dans un secteur de 1 000 m2 dans le nord de la ville morte. Parmi les découvertes récentes, mentionnons deux fresques magnifiques, Léda et le cygne et Narcisse, mises au jour dans l’atrium de la Maison d’Apollon, des mosaïques inspirées des mythologies grecque et égyptienne ainsi que le squelette d’un homme qui fuyait la ville. À Herculanum, 400 squelettes ont été déterrés en 1980 quand l’ancien bord de mer fut dégagé. Une luxueuse villa de 600 m2 sur trois étages, décorée de mosaïques et de fresques spectaculaires illustrant des scènes mythologiques, a été ouverte récemment. Elle avait d’abord été découverte en 1938, mais avait dû être fermée en 1983 à cause de son état de dégradation. L’inquiétude demeure face à une possible résurgence du Vésuve. Malgré une éruption en 1944, le volcan ne s’est pas manifesté avec violence depuis 1631, après un silence de 130 ans. Cette éruption a fait 4 000 morts et couvert Naples d’une couche de cendres. Mais il n’y a pas que le Vésuve. Il ne faut apparemment pas minimiser la menace des campi flegrei. Ils constituent une caldeira d’une douzaine de kilomètres formée à la suite de deux éruptions extrêmement meurtrières, l’une survenue il y a plus de 30 000 ans et l’autre 15 000 ans plus tard. Elles auraient été les plus violentes que l’Europe ait connues. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : BOLOGNE ET SON ALIMENTATION DU TERROIR À BOIRE ET À MANGER, ENTRE EUROPE DE L’EST ET ITALIE BOLOGNE LA MUSICALE