Cuba à huis clos Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Antilles / Comprendre Cuba / Cuba à huis clos Extrait du guide : Comprendre Cuba En solde Papier (livre entier) 12,95 $ 17,95 $ Comprendre Cuba est un ouvrage pour les voyageurs curieux, séduits par l’île communiste et qui veulent en savoir plus sur la société cubaine, sa culture et sa vie quotidienne. Voir la suite Cuba à huis closTous les deux jours, le Tren Frances Especial quitte la gare de La Havane pour Santiago de Cuba.Il est 18h dans le vaste bâtiment des chemins de fer cubains. La salle des pas perdus est bondée. L’express de Santiago est prévu pour 19h. La rumeur d’un report du départ pour 21h se fait pourtant de plus en plus insistante. « Si on ne trouve pas de motrice, le départ sera pour demain », déplore un policier accompagné de sa fiancée. À 22h, soit trois heures après l’heure officielle du départ, les passagers s’engouffrent sur le quai. Le chef de wagon dirige les voyageurs vers leurs places. Les sièges, en skaï noir, sont confortables, mais défoncés pour la plupart. Le Tren Frances est l’ancien Trans-Europ-Express, la ligne Paris-Bruxelles-Amsterdam. En 2001, la SNCF a cédé ses 12 wagons des années 1960 à la robe inox. La locomotive, elle, est chinoise. Une femme âgée conte à un jeune couple que le capitalisme et le socialisme « ce n’est tout de même pas pareil… ». Il est 22h45. Un choc violent arrache les wagons du quai numéro 2. La locomotive peine. Le train atteint 50 km/h. Il se met à tanguer dangereusement. Tout vibre. L’ancien Trans-Europ-Express va se disloquer. « Ce voyage en train est une promenade à cheval, encore que les soubresauts sont plus violents », grommelle Ramón, un grand moustachu qui épluche soigneusement les pages du Granma, le quotidien du Parti communiste cubain. Vers 2h du matin, le wagon numéro 12 s’endort. La climatisation glace les Cubains. 3h17. Le train s’arrête à Santa Clara. Yumi, belle Mulâtre au corps de liane, fait les cent pas sur le quai. À 8h, c’est Camagüey. Le wagon s’éveille. María Isabel, architecte retraitée, prend la place de Ramón. Elle regrette l’époque soviétique. Elle avait alors droit à deux paires de chaussures par an. À 14h30, le chef de wagon remercie les passagers pour leur patience. Le Tren Frances s’est arrêté en gare de Santiago, 15h45 et 850 km après avoir quitté La Havane.Paru initialement dans Le Figaro D'autres articles qui pourraient vous intéresser : ISLA DE LA JUVENTUD LA HAVANE CUBA : TERRES DU CHE SUR DEUX ROUES DESTINATION SOLEIL : CUBA EN CINQ VISAGES