Une main-d’œuvre inféodée Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Mexique et Amérique centrale / Cancun, Riviera Maya et Yucatan / Une main-d’œuvre inféodée Extrait du guide : Cancun, Riviera Maya et Yucatan Papier (livre entier) 29,95 $ Le guide de voyage Ulysse Cancún, Riviera Maya et Yucatán permet de tirer le meilleur parti de votre voyage dans cette région du Mexique. Voir la suite Une main-d’œuvre inféodéeDès la Conquête, et jusqu’au XVIIIe s., les vice-rois concédèrent de grandes propriétés agricoles (incluant leur population) aux colons espagnols en guise de récompense. Semblables aux seigneuries européennes, ces encomiendas regroupaient des paysans autochtones qui travaillaient la terre (blé, canne à sucre, maïs) et devaient payer des tributs de toutes sortes aux grands propriétaires, qui avaient également une mission de civilisation et d’évangélisation de leur main-d’œuvre. Au fil du temps, le labeur exigé des autochtones passa de la production agricole et de l’élevage à l’exploitation minière. Leurs conditions de travail se dégradèrent alors, et leur situation se rapprocha de l’esclavagisme. Le système des encomiendas céda graduellement sa place à celui des haciendas. Ce mode de production, tout aussi inégal, domina la structure socioéconomique du pays jusqu’à la Révolution (1910). Comme les encomiendas, les haciendas étaient de grandes propriétés agricoles, aux mains des colons espagnols et de certains créoles, organisées comme de petites villes. Victimes de péonage, un cercle vicieux de servage pour dette qui se transmettait souvent de génération en génération, les autochtones se voyaient assujettis à l’hacienda où ils vivaient et travaillaient. Devant obligatoirement effectuer leurs achats de base au magasin de celle-ci et souvent rembourser la dette de leurs parents, ils se trouvaient complètement inféodés au domaine. Ils vivaient ainsi dans de piètres conditions, installés autour des bâtiments luxueux où logeaient les propriétaires terriens. Certaines haciendas se sont spécialisées dans l’élevage, d’autres dans la production de tequila ou de café. Mais au Yucatán, le sol était surtout propice à la culture du henequén, qui fera sa richesse à la fin des années 1800, avec quelque 1 200 haciendas productrices autour de Mérida.À la veille de la Révolution, le Mexique comptait environ 3 millions de familles de peones (autochtones en servage de dette dans une hacienda). Le soulèvement de ces paysans, qui exigeaient la restitution des terres et de leur liberté, fut l’élément déclencheur de la Révolution mexicaine et des réformes agraires qui s’ensuivirent. Il faudra pourtant attendre la refonte du code agraire de 1934 avant que les terres des haciendas soient complètement démantelées et distribuées aux paysans. Aujourd’hui, les vestiges des haciendas du pays, d’une richesse architecturale indiscutable, revêtent une grande valeur patrimoniale et touristique. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : LA RESERVA DE LA BIOSFERA SIAN KA'AN ISLA MUJERES LA RIVIERA MAYA, UN PARADIS SUR TERRE! MÉRIDA, RICHE VILLE COLONIALE DU YUCATÁN