Alexandre de Rhodes et la transcription du vietnamien

Alexandre de Rhodes

On attribue généralement la transcription du vietnamien dans notre écriture latine au jésuite français Alexandre de Rhodes. Toutefois, celui-ci s’est inspiré de travaux antérieurs réalisés par des missionnaires portugais, généralement les premiers navigateurs européens arrivés en Asie. Il en résulte que la transcription du vietnamien s’apparente plus au portugais qu’au français.

Alexandre de Rhodes, né à Avignon d’une famille juive convertie au catholicisme qui a fui l’Espagne, parlait plusieurs langues, et son expertise linguistique fut souvent utilisée pour faire avancer les causes religieuses et politiques en Asie du Sud-Est. Le quôc-ngu, la transcription du vietnamien, fut aussi l’œuvre des premiers chrétiens vietnamiens, sans qui le dictionnaire annamite–portugais–latin n’aurait pu être publié en 1651. L’Annam était le centre du Vietnam, le Tonkin, le nord, et le Cochinchine, le sud.

Avant cette transcription, les Vietnamiens utilisaient les sinogrammes, comme les Chinois, mais seuls les lettrés, soit une faible proportion de la population, pouvaient les comprendre. La transcription d'Alexandre de Rhodes, beaucoup plus facile à apprendre, a permis d'améliorer le niveau d'éducation de la population en général.