Hô Chi Minh (1890-1969) : un culte et une personnalité

Hô Chi Minh (1890-1969) : un culte et une personnalité

La bouille sympathique d’Oncle Hô, le père de la nation, est omniprésente au Vietnam, où son image synthétise le culte de la personnalité qui lui est voué et ses qualités, associées aux valeurs vietnamiennes : humilité, détermination, sagesse, respect des aînés et affection pour les enfants, éthique et morale sans faille. Sa vieille figure paternelle et rieuse contraste avec la rigueur du Parti communiste et avec le mausolée érigé à Hanoi, monument austère qui renie ses dernières volontés alors que sa dépouille embaumée y repose. En effet, Hô Chi Minh, qui vivait sobrement, refusait de se prêter au jeu du culte de la personnalité et avait demandé qu’à sa mort ses cendres soient dispersées. Son image est un symbole fort que le Parti communiste utilise encore aujourd’hui comme liant social.

Issu d’une famille de lettrés nationalistes de la région de Vinh, il fait ses études à Hué, puis il quitte le Vietnam pour une période de 30 ans, pendant laquelle il travaille de par le monde, en Europe et en Asie, échange des idées, tâte plusieurs métiers et se plonge dans le militantisme. Polyglotte, membre du Parti communiste français et fondateur du Parti communiste indochinois, il poursuit ses voyages et forme sa pensée politique à Moscou et en Chine. À son retour au Vietnam, il fonde le Vietminh et lutte pour l’indépendance du pays, du nord au sud. Il demeure président de la République démocratique du Vietnam (qu’il a fondée en 1945) jusqu’à sa mort en 1969, avant la fin de la guerre.