Les Baléares et l’École de cartographie majorquine Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Europe / Fabuleuse Espagne méditerranéenne / Les Baléares et l’École de cartographie majorquine Catedral de Mallorca, Palma © trabantos Extrait du guide : Fabuleuse Espagne méditerranéenne Papier (livre entier) 34,95 $ Fabuleuse Espagne méditerranéenne vous propose une véritable odyssée visuelle le long de la côte méditerranéenne de l’Espagne et même au-delà, soit de la frontière avec la France jusqu’aux environs de Huelva. Voir la suite L’École de cartographie majorquine Au milieu du XIIIe s., les rues de Palma fourmillent d’activité; marchands, voyageurs, pèlerins et navigateurs y croisent des savants juifs, familiarisés avec l’art de l’enluminure, qui prêtent l’oreille aux échanges des marins, s’intéressent aux noms des villes et gardent en mémoire le contour des côtes et des ports, avant de retourner à leurs ateliers. Rose des vents, École de cartographie majorquine © Abraham Cresques - This image comes from Gallica Digital Library and is available under the digital ID btv1b55002481n, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15582034 De 1339, date de réalisation du premier portulan d’Angel Dolcet, jusqu’à la fin du XVIe s., plus de 400 cartes sont produites à Majorque. C’est l’expansion maritime catalano-aragonaise qui fait de l’île une plaque tournante du commerce entre l’Occident méditerranéen, les ports anglais et l’Orient, une époque de circulation incessante d’hommes et de marchandises, où les cartes, indispensables dans un contexte de rivalités politiques, vont devenir une affaire d’État. Les Majorquins doivent s’initier à la cartographique de la main des Génois, mais ils développent par la suite un type particulier de représentation nautique. À l’habituel tracé côtier, ils ajoutent maintes informations sur l’intérieur des terres, villes, peuples, ressources ou accidents du relief. Dessinées à la main sur du parchemin, richement illustrées avec profusion d’ors et d’ornements, ces cartes sont de véritables objets d’art, souvent commandées pour un personnage puissant. L’Atlas catalan (1375), un ensemble de six planches conservé aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de Paris, en constitue un exemple sans égal. Cresques Abraham, « boussolier et maître de mappemonde » majorquin, le dessine à la demande du souverain Pierre IV le Cérémonieux, qui l’offre en cadeau au roi de France. La figuration de l’espace méditerranéen y est très précise, ce qui n’a rien d’étrange étant donné l’hégémonie de la couronne aragonaise dans le Mare Nostrum, où même les poissons affichent les bandes rouges et jaunes de son blason. L’originalité de l’atlas tient surtout à sa représentation de l’Asie (qui montre pour la première fois la totalité de ce continent sur une carte nautique), regorgeant de détails : ici, une caravane (hommes, dromadaires, chevaux) avance dans une des contrées désertiques de la route de la Soie; là, les rois de l’Inde et de Colombo et, plus loin, « le Prince de tous les Tartares » Kublai Khan. Le Livre des merveilles de Marco Polo n’est pas loin. Son étonnant mélange de géographie et d’imaginaire, tout comme ses nombreuses légendes tirées des récits de voyages de l’époque, nous renseignent sur la faune et la flore, les minéraux précieux, la population, bienveillante ou menaçante, les hauts dignitaires, les monuments… et font de cette carte une véritable encyclopédie de son temps. L’importance de l’École majorquine ne décline pas après la découverte de l’Amérique et la concession à Séville du monopole des activités nautiques et mercantiles. Ses cartographes se pressent en effet de recueillir alors de nouvelles données géographiques pour élaborer des cartes de toutes les mers du monde. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : CHIRINGUITOS LE TRAIN DE SÓLLER MÁLAGA LES AMANDIERS DE L’ALICANTE ET LE TURRÓN, DESSERT TYPIQUE DES FÊTES DE NOËL EN ESPAGNE