L’El Dorado Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Amérique du Sud / Fabuleuse Colombie / L’El Dorado La Laguna de Guatavita en Colombie © iStock / Devasahayam Chandra Dhas Extrait du guide : Fabuleuse Colombie Papier (livre entier) 34,95 $ Le guide Ulysse Fabuleuse Colombie vous convie à une véritable odyssée visuelle à travers les diverses régions de ce fascinant pays. Voir la suite L’El Dorado La Laguna de Guatavita, à une cinquantaine de kilomètres de Bogotá, a probablement déclenché toute la conquête de l’Amérique du Sud, celle de la Colombie assurément. Dès les premiers débarquements en effet, les conquistadors entendent parler de l’El Dorado. Ils se mettent alors sur-le-champ et sans relâche à la recherche du site du fameux lac de la légende pour mettre la main sur les trésors qu’il contient. Des centaines d’expéditions parcourent l’Amérique du Sud en tous sens pendant plus d’un siècle – la légende de l’El Dorado est en effet connue même jusqu’à Quito, en Équateur, à plus de 700 km de Bogotá –, pour envahir des contrées infestées de jaguars, d’alligators et de serpents tout en bravant la faim, la maladie et les anthropophages. La Laguna de Guatavita est enfin identifiée vers 1580, alors qu’on découvre une nappe d’eau couleur émeraude qui sommeille au fond d’un cratère. N’y trouvant pas la moindre parcelle d’or sur les rives, les Espagnols commandés par Antonio de Sepúlveda forcent alors les indigènes à creuser une brèche dans la montagne pour assécher le cratère. L’énormité de la tâche laisse encore aujourd’hui pantois. Les Espagnols ne s’y seraient jamais attelés sans l’aide de la main-d’œuvre autochtone gratuite... à portée de fusils. Laguna de Guatavita. © iStockphoto.com/DC_Colombia D’abord, il fallait détourner les eaux qui alimentaient le lac. Puis, une brèche fut creusée pratiquement à mains nues dans la montagne même par les indigènes, peu habitués aux travaux forcés, et qui y laissèrent quantité de vies humaines. L’ouverture permit de vider une partie du lac, à la satisfaction momentanée des Espagnols. Ils y trouvèrent effectivement de l’or et même des émeraudes dont l’une de la taille d’un œuf de poule. Les travaux sont toutefois abandonnés à la suite d’un affaissement de terrain, mais la brèche est encore bien visible aujourd’hui. Elle facilite d’ailleurs l’accès de la lagune aux visiteurs. Vers 1625, des mineurs obtiennent encore la permission du roi d’Espagne de drainer le lac. On creuse des tunnels et des galeries dans les parois et, à chaque fois, on trouve de l’or. Mais jamais en assez grande quantité pour satisfaire les entrepreneurs. Plus tard, en 1801, le baron allemand Alexander von Humboldt, voyageur et naturaliste, entreprend de nouvelles fouilles et découvre des marches taillées à même le roc qui, selon sa déduction et en se basant sur la légende de l’El Dorado, devaient servir au rituel de l’intronisation d’un nouveau cacique. En 1823, c’est un Colombien nommé José Ignacio París qui entreprend à son tour de nouvelles fouilles. Mais il doit aussi abandonner ses recherches après l’affaissement de son tunnel creusé sous le lac. L’obsession des chercheurs d’or se tourne alors vers la Laguna Seicha, un lac de dimensions plus modestes à proximité de la Laguna de Guatavita. En 1856, on y perce un canal qui permet l’écoulement d’une partie des eaux, et l’on y découvre quelques objets d’or dont une pièce représentant un homme debout sur un radeau jetant des pièces d’or dans l’eau : La Balsa Muisca. Cette pièce est actuellement exposée au Museo del Oro de Bogotá. En 1870, on entreprend encore de nouvelles fouilles. La fin tragique de deux hommes affectés au creusage d’un tunnel met cependant fin à l’aventure. En 1904, Contractors Limited, une firme britannique, réussit à drainer complètement la Laguna de Guatavita. On y découvre encore une fois toutes sortes de bijoux en or dont des colliers et des ornements de nez, que l’on vend aux enchères à Londres pour payer les commanditaires. Après de nombreux déboires dont une nouvelle inondation du lac qu’on venait à peine d’assécher, la compagnie abandonne la partie. Pendant plus de 50 ans par la suite, des milliers d’aventuriers de tout acabit tenteront avec des succès mitigés de s’emparer du trésor de la lagune jusqu’à ce que, en 1965, le gouvernement colombien le déclare monument historique et donc lieu inviolable. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : L’ORFÈVRERIEDES QUIMBAYAS L’EL DORADO LA CULTURE GUANE L’EXTINCTION