Le gaucho

Le gaucho

Le gaucho est le personnage emblématique de l’Argentine rurale. Autour de lui, c’est tout un monde qui s’est structuré. Sa personne, sa vie, son cheval ont influencé un univers complet : une littérature, une cuisine, un type de garde-robe, des danses, des compétences équestres.

C’est dans la pampa qu’il est né, et qu’il existe toujours. Le gaucho est l’incarnation du monde apparemment infini qu’est la vaste plaine.

Le gaucho ne connaissait d’autre loi que celle de sa fierté, de sa liberté et de son honneur. Il avait pour compagnon son cheval. Ses vêtements, la sellerie, les armes blanches, les outils de son travail étaient ses seules richesses.

Il occupait ses soirées autour du feu par des chansons, des poèmes, des danses viriles.

Il se nourrissait de la viande du bétail de la pampa, toujours disponible, qu’il faisait cuire à la braise, sans autre accompagnement que le maté qu’il avait appris à apprécier.

Cet homme de la pampa, c’est également lui qui a défendu l’Argentine émergente contre le pouvoir espagnol, dans ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui la Guerra Gaucha (la Guerre des gauchos), entre 1814 et 1825.

À mesure que les guerres du XIXe siècle s’achèvent, les populations indigènes sont déplacées (ou franchement exterminées), les terres de la pampa octroyées à des militaires, les premières clôtures érigées, les estancias créées. Les grands propriétaires contrôlent le bétail, qui prend une valeur nouvelle à mesure que les exportations de viande et de cuir vers l’Europe deviennent possibles. Pendant que la pampa s’organise, le gaucho devient graduellement un ouvrier, un peón, attaché à une terre, à une estancia, perdant ainsi sa légendaire liberté.

Le regret de cette liberté disparue demeure au centre du caractère argentin. Les traditions, le mode de vie et le caractère du gaucho demeurent bien présents aujourd’hui en Argentine.