Trésors à découvrir - Tunis Accueil / Contenus / Afrique / Tunisie / Tunis / Trésors à découvrir - Tunis Souk dans la médina de Tunis | © Dark_Eni Incursion dans les souks de TunisLa très grande majorité des souks de Tunis, plus d’une vingtaine, se rassemblent autour de la Grande Mosquée (Jamaa ez Zitouna), formant un véritable village des emplettes où le visiteur ne sait où donner de la tête. Chaque souk formé d’une étroite rue couverte (parfois plusieurs rues) dissimule tous les artisans exerçant le même métier. Les corps de métiersÀ l’origine, seuls les corps de métiers dits nobles (brodeurs, tailleurs, parfumeurs, bijoutiers, libraires, etc.) pouvaient s’installer aux abords de la Grande Mosquée, les métiers polluants ou bruyants étant repoussés plus loin. On estime qu’au début du XIXe siècle les souks de Tunis regroupaient quelque 9 000 artisans et 6 000 apprentis travaillant dans près de 5 000 boutiques (hanout). La tradition se perpétue aujourd’hui mais à moins grande échelle. Chaque souk abrite différents ateliers, ayant tous la même spécialisation, et chaque atelier dispose d’un patron (arf), d’artisans (kalfa) et d’apprentis. Tous les souks portent un nom, lequel définit une spécialité. C’est le cas, entre autres, pour les souks el Trouk (des Tailleurs turcs), el Attarine (des Parfumeurs), el Koumach (des Étoffes), es Sekkajine (des Selliers), Ech Chaouachiya (des Chéchias), el Blaghjia (des Babouches) et en Nahas (du Cuivre). Évidemment, au fil des ans, certains souks sont devenus plus polyvalents, et l’on y trouve aujourd’hui un peu de tout. Nos trois souks préférésSouk el Attarine Prenez le temps d'errer parmi le foisonnement de boutiques du Souk el Attarine (des Parfumeurs), où les mélanges les plus subtils d'essences en tout genre vous feront craquer à coup sûr. Il demeure sans contredit l'un des plus élégants et séduisants de la médina. Dans ce vieux souk, qui remonte au XIIIe siècle, les nobles parfumeurs, installés derrière leurs magnifiques comptoirs en bois, vous inviteront à comparer les fragrances de différentes essences (rose, orange, citron, amande, jasmin, ambre, musc, etc.) et vous en expliqueront en détail leurs usages respectifs. Si vous le désirez, les parfumeurs concocteront pour vous le mélange de vos rêves ou dénicheront simplement la réplique de votre parfum préféré à un prix défiant toute concurrence. Souk el TroukLe souk el Trouk (aussi appelé «souk des Turcs»), demeure l'un des plus fascinants de la médina de Tunis. Construit au début du XVIIe siècle afin d’accueillir les tailleurs turcs, le souk el Trouk s’est depuis diversifié, car on y trouve aussi bien des marchands de tapis, d’articles de cuir et de souvenirs que des marchands de meubles. Le fait que cette rue soit couverte dans sa totalité procure une agréable ambiance. Mais l’attrait principal réside dans les superbes points de vue que vous obtenez en grimpant jusqu’à la terrasse de l’une des boutiques, notamment celle de la maison 7 souk el Trouk), sorte de «maison-musée-boutique» attrayante au haut de laquelle la vue enlace la médina et ses souks, avec le minaret de la Grande Mosquée dans toute sa splendeur. Souk des Chéchias Pénétrez dans le souk des Chéchias (ou souk Ech Chaouachiya) pour épier le travail précis de ceux qui confectionnent ces coiffes en feutre de laine dénommées «chéchias». Érigé à la fin du XVIIe siècle sous le règne de Mohamed El Hafsi (1675-1684), le souk des Chéchias joua un rôle important durant plusieurs siècles. Les premiers artisans provenaient d’Andalousie en Espagne. Comme la confection des chéchias requiert plusieurs étapes, c’est ici que l’on en terminait la fabrication (finition et conditionnement). Tunis était considérée comme l’un des endroits dans le monde arabe où l’on créait des chéchias de grande qualité. Au XVIIe siècle, on estime à environ 15 000 le nombre d’artisans qui confectionnaient jusqu’à un million de chéchias annuellement! De nos jours, la chéchia est portée presque exclusivement par les hommes d’un certain âge. Ce commerce, autrefois florissant, risque même de disparaître dans un avenir assez rapproché. D’où l’intérêt d’une telle visite, d’autant plus que la plupart des artisans s’avèrent talentueux et sympathiques, et œuvrent dans de très jolies boutiques. À noterNous vous recommandons d’éviter de vous attarder dans les souks situés près de la place de la Victoire (porte de France), soit au début des rues Jamaa ez Zitouna et de la Kasbah, car ils sont presque uniquement destinés aux touristes, et les bonnes occasions y sont très rares. Sachez aussi que c’est dans les souks de Tunis que vous aurez le plus à marchander, contrairement à plusieurs régions du pays où les prix sont beaucoup moins gonflés.