Cienfuegos, Cuba Accueil / Contenus / Antilles et Caraïbes / Cuba / Las Villas / Cienfuegos, Cuba Les rues de Cienfuegos © iStock / Wirestock La ville de Cienfuegos possède de nombreux attraits et un passé riche en histoire. La province, du même nom, a une superficie de 4 151 km2 et la plus grande partie de son territoire est marquée par la présence des montagnes de l'Escambray, dont la plus haute élévation est le Pico San Juan (1 140 m). La vieille ville de Cienfuegos, en front de mer, présente un superbe témoignage de l'architecture néocoloniale. Un château colonial, de belles places publiques néocoloniales et quelques résidences extravagantes du début du siècle sont quelques-uns des éléments architectoniques qui faisaient autrefois de Cienfuegos la «perle des Caraïbes». Cienfuegos fut fondée en 1819 par Louis de Cluet, d'origine française. Il s'établit ici avec une quarantaine de familles françaises et nomma le village «Fernandina de Jagua». Jagua signifie «beauté» en langue autochtone. D'ailleurs, la ville porte toujours les noms de «la belle du Sud» et «la perle du Sud». Ce n'est que 10 ans après la fondation de Fernandina de Jagua que son nom fut changé pour Cienfuegos, cette fois du nom de son gouverneur. «La belle du Sud» porte relativement bien son nom encore aujourd'hui, bien qu'elle soit passablement industrialisée. Au loin, sur la côte ouest de la baie de Cienfuegos, se dresse une centrale thermoélectrique dont la construction conjointe avec l'ex-URSS avait été retardée à la suite des événements de 1990. La vocation industrielle de cette ville est toujours vivante, et elle n'entache heureusement pas la beauté de ses anciens quartiers. Si vous arrivez par l'ouest de La Havane ou de Playa Girón, la route vous conduit directement au Paseo del Prado, la plus longue promenade à Cuba. Cette avenue est bordée par d'anciennes maisons aux multiples colonnes dont plusieurs datent de 1819. Empruntez vers l'ouest l'Avenida San Carlos, portant aussi le nom d'Avenida 56, jusqu'au Parque Martí, le coeur de la ville. Cette grande place et les édifices du XIXe siècle qui l'entourent sont remarquablement conservés. Tranquille, cette place est dominée par une statue de José Martí datant de 1902. Le Parque Martí de Cienfuegos est une des rares places cubaines à avoir gardé sa glorieta, où les orchestres de la ville venaient donner des concerts et où l'on pratiquait, les jours de fête, une danse traditionnelle connue sous le nom de La Retreta. Il s'agit d'une danse où les hommes et les femmes, par petits groupes, marchent en sens contraire au rythme des instruments de l'orchestre municipal. Les amoureux et les couples se formaient ainsi. Cette tradition s'est malheureusement perdue au fil des ans, mais certains groupes tentent de la raviver. Au nord de la place, le Teatro Thomas Terry de Cienfuegos occupe un très bel édifice, avec une entrée sous des terrasses et des colonnades. Ce théâtre, qui accueillit autrefois Caruso et Sarah Bernard, possède une excellente acoustique, et sa décoration intérieure est magnifique. À l'ouest de la place, la Casa de la Cultura, un ancien palais bleuté, détonne par son architecture. Au sud de la place, le Fondo de Bienes Culturales (entrée libre; tlj 8 h 30 à 20 h; Avenida 54) fait la promotion d'artistes et d'artisans contemporains de Cienfuegos. Voisin, le Museo de la Ciudad (droit d'entrée; mar-sam 11 h à 19 h, dim 9 h à 13 h; Avenida 54) a été inauguré en 1995 dans ses locaux actuels. Construit à la fin du XIXe siècle, l'édifice abritait jadis le Casino espagnol, un club social. L'Avenida 56 entre le Parque Martí et le Paseo del Prado est communément appelée «Le Boulevard». Il s'agit d'une portion de cette avenue qui est réservée aux piétons et sur laquelle on trouve de nombreux commerces et terrasses. DU MALECÓN À PUNTA GORDA Si vous empruntez le Paseo del Prado, le style néoclassique devient omniprésent à mesure que vous vous approchez du Malecón, bordé par la baie de Cienfuegos. Il s'avère très long et plutôt morne. Le quartier de Punta Gorda, quant à lui, mérite qu'on y fasse une promenade. D'anciennes maisons de riches vacanciers s'y dressent, la plupart avec des devantures en bois inspirées d'une architecture plutôt américaine. Au coucher du soleil, les reflets sur ces maisons inspirent les jeux des enfants et les câlins des moins jeunes qui s'enlacent inlassablement. LA RIVE OUEST DE LA BAIE DE CIENFUEGOS Une agréable excursion en bateau à partir de Cienfuegos vous permettra de découvrir le Castillo de Jagua. Érigé au XVIIIe siècle par les Espagnols, ce château protégeait jadis l'entrée de la baie. Aujourd'hui, il fait l'objet de travaux visant à y installer un musée. LA ROUTE DE RANCHO LUNA La région de Rancho Luna est propice à une excursion d'un jour. Plages, champs fruitiers et excursions en montagne : on y trouve de tout pour tous les goûts! Pour vous y rendre, empruntez la Carretera de Rancho Luna, perpendiculaire au Paseo del Prado, près du Malecón, soit la même route qui conduit jusqu'à la ville de Trinidad. Sur la route, le Cementerio Tomás Acea exhibe une entrée impressionnante, inspirée du Parthéon d'Athènes. Classé monument national, ce grand cimetière fut construit en 1902, fruit d'une donation de Tomás Acea, une riche personnalité de Cienfuegos. Dans l'ensemble, ce cimetière mérite d'être visité. Un peu à l'extérieur de la ville, le Jardín Botánico abrite au-delà de 2 000 espèces de plantes et arbres, dont 300 espèces de palmiers, soit la plus grande collection du monde. Ce jardin botanique a la particularité d'avoir été acheté par l'université de Harvard en 1917. PLAYA GIRON Playa Girón serait un petit village côtier sans importance si ce n'eût été des événements historiques qui s'y déroulèrent en 1961. C'est ici que fut repoussée l'attaque des mercenaires américains et cubains en exil par les forces de Fidel Castro. Sur la route principale qui longe la plage, on peut voir quelques petites maisons touchées par des obus, maintenues ainsi pour rappeler les événements. Le Museo Girón (droit d'entrée; tlj, 9 h à 12 h et 13 h à 17 h) présente une collection permanente sur ce conflit en exposant photos d'époque et pièces d'artillerie. LAC HANABANILLA Le Lago Hanabanilla se trouve à 57 km au sud de Santa Clara et à 19 km de Manicaragua. D'une superficie de 32 km2 et d'une profondeur d'environ 40 m, ce lac était célèbre autrefois pour ses hautes chutes. Cependant, la construction d'un barrage hydroélectrique et l'inondation subséquente de l'endroit vinrent modifier considérablement le paysage. C'est Fidel Castro lui-même qui ordonna la construction de l'hôtel qui surplombe aujourd'hui le lac. TRINIDAD Fondée en 1514 par Diego Velázquez sur un site habité par les Taïnos, la Villa de la Santissima Trinidad fut la troisième villa fondée à Cuba, après Baracoa et Bayamo. Des trois plus anciennes villes cubaines, Trinidad est celle qui a le mieux conservé son héritage architectural. Isolée au sud par les montagnes qui entourent la ville, Trinidad connut un déclin économique alors que des centrales sucrières naissaient ailleurs à Cuba. Reconnue en 1980 comme monument national, puis en 1990 comme faisant partie du Patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, cette vieille ville a une histoire qui est tout aussi fascinante que le laissent imaginer ses trésors architecturaux. Attaquée et détruite à de nombreuses reprises par les corsaires et les pirates, Trinidad subit une dernière attaque en 1702. C'est à partir de cette date que commence la construction de Trinidad telle qu'on la connaît aujourd'hui. S'y promener est une véritable incursion dans une époque que l'on peut encore sentir vibrer sur ses murs anciens. Trinidad est une de ces rares villes coloniales d'Amérique latine qui a pu conserver tout son patrimoine architectural. Au détour d'un simple coin de rue suivant un tracé ancien et tortueux, Trinidad nous surprend avec des demeures rescapées du temps, et l'émerveillement frôle le sublime lorsque, par temps clair, les hautes montagnes de l'Escambray se découpent sur l'horizon. Partout, les rues ont un revêtement de galets. Ces pierres, que l'on appelle communément chinas peladas ont été installées en 1820 à l'initiative des habitants de Trinidad. DE LA CALLE SIMON BOLIVAR JUSQU'À LA PLAZA MAYOR Sur la Calle Simón Bolívar, qui conduit à la Plaza Mayor, vous découvrirez l'ancien palace du XIXe siècle de la famille Iznaga, l'une des plus riches familles de Trinidad, ayant possédé de nombreux esclaves et plantations de canne à sucre. Les descendants de la famille habitent toujours l'ancien palace qui est malheureusement aujourd'hui dans un triste état d'abandon. À l'opposé, le Palacio Cantero (droit d'entrée; dim-ven 9 h à 16 h 45) mérite d'être visité. Érigé au milieu du XIXe siècle, il bénéficia récemment d'une restauration. L'intérieur de cet ancien palace est tout simplement magnifique, et de nombreuses peintures originales ont été conservées intactes. Une jolie cour intérieure et un escalier conduit à une tour coiffée d'un mirador qui offre un beau panorama sur Trinidad. Au coin de la Calle Simón Bolívar et de la Plaza de la Catedral, la Galería de arte de Trinidad (entrée libre; tlj 8 h à 17 h) occupe une maison de 1809, qui était à l'époque la résidence du regidor de la ville. Aujourd'hui, on y trouve la plus importante collection d'oeuvres d'arts plastiques contemporaines de Trinidad. La Plaza Mayor, ou Antigua Plaza de Trinidad, constitue le point culminant d'une visite à Trinidad. Les somptueuses demeures coloniales rénovées, aux couleurs vives, entourent l'une des plus belles places de Cuba. Telle qu'on la voit aujourd'hui, la place fut construite en 1856 avec des matériaux provenant de Philadelphie, aux États-Unis. C'est d'ici que le conquérant Hernán Cortés partit à la conquête du Nouveau Monde en 1518. L' Iglesia de la Santisima Trinidad fut érigée à partir de la moitié du XIXe siècle. L'originalité de cette cathédrale réside dans le fait qu'elle est la seule cathédrale de Cuba à ne pas avoir de clocher. L'horaire des visites est restreint. La Plaza Mayor est bordée des meilleurs musées de la ville. Le Museo Romántico (droit d'entrée; mar-dim 8 h à 17 h) possède d'excellentes collections permanentes, et la maison coloniale qui l'abrite, construite en 1740, est l'une des plus belles de Trinidad. L'une des collections du musée dévoile un mobilier original des résidences de la bourgeoisie cubaine du XIXe siècle. Les hauts plafonds du salon principal s'avèrent magnifiquement taillés dans du bois de cèdre et sont maintenus dans un état de conservation remarquable. Le Museo de Arquitectura (droit d'entrée; tlj 8 h à 17 h; Plaza Mayor) se veut un des musées du genre les mieux conçus de Cuba. Dédié à l'architecture de l'époque coloniale, il dispose de huit salles d'exposition. On y présente une collection de grillages, de portes et de matériaux de construction d'époque, ainsi que des explications pertinentes quant à la façon dont les maisons étaient construites. Toujours sur la Plaza Mayor, le Museo de Arqueología Guamuhaya (droit d'entrée; dim-ven 9 h à 17 h) est le moins fréquenté des musées de Trinidad. L'intérêt qu'il peut susciter n'est cependant pas proportionnel à la richesse de certaines pièces de la collection archéologique qu'il renferme. En effet, le musée dispose de trois expositions. La première présente des objets, des instruments et des squelettes des Siboneys, dont un collier datant de 3000 ans av. J.C.. Une seconde salle est dédiée aux Taïnos, originaires du nord du Venezuela, qui seraient parvenus à Cuba par l'est de l'île. On y expose des céramiques datant des années 900 et 1000 de notre ère. Finalement, une minuscule salle présente quelques céramiques européennes de l'époque coloniale. Sur l'Avenida Guitart, le couvent San Francisco, construction emblématique de Trinidad, se dresse devant une charmante petite place du même nom. Érigé à partir de 1731, puis de 1810 à 1813 jusqu'à sa hauteur actuelle, le couvent ne conserve de cette époque que le clocher, le reste ayant été reconstruit depuis. La coupole fut reconstruite en 1930 à la suite de son effondrement. Vous pouvez monter au clocher: le point de vue sur la ville et sur l'Escambray est saisissant. Aujourd'hui, le couvent de San Francisco abrite le Museo de Lucha Contra Bandidos (droit d'entrée; mar-dim 9 h à 17 h, Calle Fernando Hernández Echerre, Plaza San Francisco), qui retrace l'histoire des luttes révolutionnaires qui menèrent au renversement de Batista en 1959.