Santorin Accueil / Contenus / Europe / Grèce / Les Cyclades / Santorin Oia, Santorin | © iStockphoto.com/Matjaz Boncina Extraordinaire! Époustouflant! Les termes manquent pour qualifier le sentiment qui se dégage à la vue du spectacle offert par Santorin. Imaginez. Nous sommes au deuxième millénaire avant J.-C. Dans cette île prospère, appelée alors Strongolé (la ronde), la population vit sous l'influence culturelle de la Crète minoenne, ignorant que sous ses pieds gronde un volcan. Une civilisation brillante - les superbes fresques exposées au Musée archéologique d'Athènes en témoignent - s'est développée dans la ville d'Akrotiri. Vers 1500 avant J.-C., quelques signes inquiètent les habitants qui, bien inspirés, vident les lieux. Le volcan explose avec une telle violence que l'île s'effondre dans la mer. L'île prend alors la forme d'un croissant dont la partie intérieure est une longue falaise à pic, se dressant par endroits sur plus de 120 m. Ce cataclysme entraîne jusqu'en Crète la destruction de villes entières. Un deuxième séisme moins violent a lieu en 236 avant J.-C., et d'autres encore, plus tard. Surgissent de petites îles dont Néa Kaïmeni, l'île du cratère. En 1956, après un tremblement de terre, la population abandonne encore Santorin. Les 8 000 habitants actuels sont bien courageux de vivre sur 85 km2 d'un sol aussi instable. La capitale Théra s'accroche à la falaise face au volcan. Dans un paysage calciné de fin du monde, sans un arbre à l'horizon, les petites maisons blanches, qui s'étagent dans les ruelles entrecoupées d'escaliers et d'arcades, tranchent sur la mer bleu marine et sur les laves noires. Une grande animation règne partout. Plusieurs hôtels offrent une vue imprenable de leur terrasse. Le Musée archéologique (à voir) présente les objets trouvés dans l'île : vases et céramiques d'Akrotiri et de l'ancienne Théra. Les fouilles d'Akrotiri, entreprises en 1967 par le professeur Marinatos, ont permis de mettre au jour une importante ville minoenne, dont certaines parties étaient entièrement conservées par les 50 m d'épaisseur de cendres volcaniques sous lesquels elles avaient été enfouies lors de l'éruption. On peut y voir des vestiges de maisons à plusieurs étages avec leurs encadrements de portes et fenêtres, des rues pavées, des magasins et des objets. Des fresques superbes, dont celle du Pêcheur, ont été trouvées et transportées au musée d'Athènes. L'ensemble est saisissant de simplicité et de modernité. La disparition de cette civilisation par l'explosion du volcan serait à l'origine du mythe de l'Atlantide. Platon en parle dans ses écrits. Quant à l'Ancienne Théra, elle fut fondée par les Doriens au IXe siècle avant J.-C. Au sommet d'une colline, les ruines d'une grande ville s'étendent sur 800 m, avec l'agora, le temple de Dyonisos, le portique royal. Une visite du village de Ia, symbole même des Cyclades avec ses églises blanches aux dômes bleus et site à couper le souffle, s'impose, ainsi qu'une excursion en bateau au cratère du volcan, pour saisir toute l'atmosphère menaçante de l'île.