Meknès Accueil / Contenus / Afrique / Maroc / Meknès Mausolée de Moulay Ismaïl à Meknès, Maroc | © typhoonski C’est au Xe siècle que la tribu berbère des Meknassas établit le Meknassa-ez-Zitoun, qui regroupe de petits villages sur les berges de la rivière Bou Fekrane, sur le site actuel de Meknès. Les Almoravides y bâtissent bientôt une ville fortifiée qui sera développée et embellie au cours des siècles suivants par les Almohades et les Mérinides. Après une période de déclin, la ville atteint son apogée au XVIIe siècle grâce au frère du fondateur de la dynastie des Alaouites, le sultan Moulay Ismaïl. Ce dernier, réputé pour son orgueil, sa cruauté et sa passion du faste, dote la ville d’imposantes murailles et de somptueux bâtiments dont on peut encore aujourd’hui apprécier les vestiges. Grand admirateur de Louis XIV, dont il voulut d’ailleurs épouser l’une des filles, Moulay Ismaïl tente d’ériger une ville impériale un peu à l’image de Versailles, et utilise pour cela des pierres issues du palais el-Badi à Marrakech et du site de Volubilis. À la mort du sultan, Meknès perd son titre de capitale au détriment de Fès et recommence peu à peu à décliner. Durant la colonisation, la ville retrouve un certain essor, sa localisation au carrefour des grands axes du pays constituant un lieu stratégique pour les armées du protectorat. Meknès, située dans la plaine fertile du Saïs, au pied du Moyen Atlas, est donc riche en monuments historiques. Entourée de vignobles, d’oliveraies et de nombreux champs de céréales, la ville aux multiples minarets s’inscrit dans le Patrimoine mondial. Au cœur de la cité ancienne se dresse la monumentale porte Bab-Mansour, la plus imposante au pays et l’une des plus célèbres en Afrique du Nord. Véritable porte d’entrée de la cité impériale, elle donne sur la place Lalla Aouda, flanquée de la mosquée du même nom. En se dirigeant vers le Palais Royal, on atteint rapidement la Prison des Chrétiens, composée d’anciens entrepôts souterrains d’un diamètre de 14 km qui auraient logé des milliers de détenus chrétiens, capturés par les corsaires de Salé au XVIIe siècle et contraints de travailler aux fortifications. Un peu à l’est se trouve le mausolée de Moulay Ismaïl, où reposent le célèbre sultan et quelques-uns des membres de sa famille. Dans la salle principale, où trône le somptueux sarcophage, on peut admirer quatre horloges, cadeaux de Louis XIV au roi alaouite. En sortant du mausolée, on peut se promener au pied de l’ancien Palais Royal, qu’on ne peut malheureusement pas visiter. En continuant votre chemin, vous aboutirez bientôt devant les immenses et solennels silos en pisé de Héri-es-Souani et de Dar-le-Ma. Datant de la fin du XVIIe siècle, ces silos servaient à l’époque à stocker les céréales destinées à l’armée de Moulay Ismaïl.Depuis la terrasse aménagée sur les toits du Dar-el-Ma, s’ouvre une splendide vue sur la ville et sur le bassin de l’Agdal, juste en contrebas, un gigantesque bassin en pierre qui servait autrefois de réservoir d’eau. Au nord, la colossale porte Bab-Mansour dévoile la place el-Hédim avec sa ravissante fontaine, donnant accès à la médina. Sur la place, on découvre le Dar Jamaï, une ravissante demeure transformée en musée, avec de très belles pièces d’artisanat couvrant la période qui s’étend du XVIIe au XXe siècle. Les souks, très pittoresques mais de dimensions plutôt modestes, s’activent autour de la Grande Mosquée, dont l’entrée est interdite aux non-musulmans. La medersa Bou Inania, qui date du XIVe siècle, est visible un peu plus au nord. Elle fut bâtie sous le règne des Mérinides et renferme une cour de toute beauté. À quelques rues de là, dans le souk el-Dlada, se déroulent d’intéressantes ventes de tapis aux enchères. Enfin, la nouvelle ville, de style colonial français, est séparée de l’ancienne par la rivière Bou Fekrane. L’avenue Mohammed V en forme l’artère commerciale principale.