Fès Accueil / Contenus / Afrique / Maroc / Fès Fes | © Dreamstime.com/Jasmina Idriss Ier établit, en 789, la première communauté sur le site actuel de Fès, sur les berges de la rivière du même nom, mais son fils, Idriss II, fonde, 20 ans plus tard, une véritable ville, avec son palais et sa mosquée, de l’autre côté du cours d’eau. À partir du IXe siècle, Fès se convertit en un grand centre religieux, intellectuel et commercial. Elle atteint l’apogée de sa gloire au milieu du XIVe siècle, sous les Mérinides, qui lui restituent la place d’honneur du royaume et qui fondent Fès-el-Jedid, la ville nouvelle. La suite de son histoire est riche en rebondissements.Même si elle n’est plus capitale du pays, la plus ancienne ville impériale du Maroc reste malgré tout un haut lieu de la culture, de la religion et des arts, et demeure encore de nos jours le centre spirituel et l’une des plus belles villes du pays. Fès-el-Bali, la ville ancienne, regroupe en fait les deux cités fondées par Idriss, père et fils, et fait partie du Patrimoine mondial. En général, sa visite symbolise toujours le couronnement d’un séjour au Maroc, une sorte de voyage dans le temps qui ne peut laisser indifférent! Pour mieux apprécier votre périple le long des ruelles de la médina et les différents styles architecturaux que vous allez y rencontrer, passez par le musée Dar Batha, installé dans un ancien palais alaouite, où est dévoilé un peu des mystères de la ville et de ses arts. Via l’imposante porte, la porte Bab Bou Jeloud, mène au cœur de la médina et se révèle finement décorée de céramiques bleues d’un côté, vertes de l’autre.Un peu après la porte se trouve la medersa Bou Inania, construite au XIVe siècle sous les Mérinides, véritable chef-d’œuvre de style hispano-mauresque. La rue Talaa Kelvira puis la rue Cherrabliyne vous mènent ensuite de souk en souk. Ceux de Fès sont parmi les souks les plus colorés et les plus animés du pays, et les artisans qui y travaillent, parmi les plus réputés. Vous pourrez notamment découvrir le souk el-Attarin, celui des épices, le souk el-Henna, très odorant avec ses poudres de henné et ses philtres aphrodisiaques, le souk des babouchiers, celui des théières d’argent, etc. On arrive bientôt au cœur de la vieille cité, où s’élève la mosquée Karaouiyine, une des 30 que compte Fès-el-Bali, et certainement la plus belle. Elle était la plus vaste d’Afrique avant la construction de celle de Casablanca. On ne peut malheureusement pas la visiter, mais les immenses portes dévoilent quelque peu la vue sur les cours, toutes de mosaïques blanches et bleues. Au nord de la mosquée se dresse la petite et ravissante medersa el-Attarine. Construite à la même époque que la medersa Bou Inania, elle incarne un véritable joyau de l’art mérinide, avec ses décorations raffinées et finement ouvragées. De son faîte, on peut admirer les toits verts et les cours bleues et blanches de la mosquée. À l’ouest de cette dernière, on découvre la Zaouia d’Idriss II, interdite aux non-musulmans et considérée comme un lieu saint, où se trouve le tombeau de celui qui reste encore aujourd’hui considéré comme le fondateur de la ville. Un peu plus loin, on atteint la place Nejjarin, réputée pour sa superbe fontaine, aux mosaïques de faïence multicolores, qui date du XVe siècle. De là, on peut déjà sentir les parfums de bois qu’exhale le souk des menuisiers, situé un peu au nord de la place. Enfin, la visite de Fès-el-Bali ne peut être complète sans un détour par le quartier des tanneries chouara, à l’est de la vieille ville. C’est en effet un spectacle hypnotisant que ces larges cuves de terre multicolores qui servent au trempage des peaux dans... l’urine. Mais Fès n’est pas seulement la ville moyenâgeuse que l’on vient de décrire. La ville nouvelle, dessinée par les Français au début du XXe siècle, offre de grands espaces beaucoup plus aérés mais moins agités et grouillants. Enfin, entre Fès-el-Bali et la ville moderne, se trouve Fès-el-Jedid, la ville mérinide fondée au XIIIe siècle. On peut se promener sur la place des Alaouites, très animée, où trône l’ancien Palais Royal. Couvrant plus de 70 ha, le domaine royal comprend une mosquée, une medersa, de vastes jardins, et reçoit encore aujourd’hui le roi lorsqu’il est de passage. Au sud-est se situe le mellah, avec ses maisons typiques et ses échoppes d’orfèvrerie.