Les lacs de la vallée du Rift Accueil / Contenus / Afrique / Kenya / Les lacs de la vallée du Rift Lac Nakuru | © Dreamstime.com/Galyna Andrushko Longue de 6 500 km, du Proche-Orient à l’Afrique australe, la vallée du Rift coupe l’ouest du Kenya de part en part. Ici, deux plaques continentales se séparent, l’africaine se déplaçant vers l’ouest et la moyen-orientale vers l’est. Large de 40 km en moyenne dans la région, et pouvant atteindre 2 700 m de profondeur par endroits, la vallée continue de s’agrandir à raison de quelques millimètres par an. À moins que le phénomène ne s’inverse, elle devrait un jour donner naissance à un nouvel océan séparant l’Afrique de sa corne. Dans l’intervalle, la vallée reste ponctuée de lacs, les uns aux eaux douces, dont l’immense Turkana tout au nord, les autres aux eaux alcalines, plus nombreux. Sans débouchés, ces derniers se sont lentement évaporés au fur et à mesure de l’assèchement du climat, concentrant salinité et minéraux en un brouet alcalin à priori peu propice au développement de la vie. Seules quelques algues et crevettes parviennent en effet à y subsister, mais elles figurent précisément au menu des flamants roses, dont plusieurs millions se voient dès lors attirés en ces lieux - un spectacle époustouflant.Le plus célèbre des lacs est alcalin. Situé près de la ville du même nom, le Nakuru, protégé dans le cadre d’un parc national, fut longtemps la principale escale des flamants roses, et on en a compté jusqu’à deux millions sur ses berges et dans ses eaux peu profondes. Tête en bas, fouillant les eaux de leur gros bec renversé, ils filtrent les matières nutritives à l’aide de leur grosse langue rose. Du sommet des Baboon Cliffs, le panorama, piqueté de taches impressionnistes, est imprenable. Le parc est aussi le refuge d’une faune riche, composée de girafes de Rothschild ou masaïs, de nombreux kobs defassa, de buffles, de phacochères, de rhinocéros, de lions et même de léopards appréciant la sieste dans les branches. Seuls les éléphants manquent véritablement au tableau.Ces dernières années, un nombre croissant de flamants a élu domicile sur les bords du lac Bogoria, situé à une heure de route en direction nord. Les plus nombreux sont les flamants nains, plus roses et plus petits que le grand flamant, et ils tapissent à proprement parler la berge occidentale, la seule accessible. Là, des sources chaudes et de petits geysers diffusent leur vapeur, créant des paysages dantesques écrasés de soleil. Dans les branches des acacias, les aigles pêcheurs attendent le bon moment pour fondre sur les jeunes flamants, devenus en ces lieux leur proie favorite. Le soir, lorsque la chance s’en mêle, il est possible d’apercevoir le rare et magnifique grand koudou, aux cornes en forme de lyre.Un peu plus au nord, la région du grand lac Baringo annonce les steppes semi-désertiques qui s’étendent en direction de l’Éthiopie. Différent des deux précédents par ses eaux douces, il constitue l’un des plus remarquables lieux d’observation de l’avifaune kenyane. Quelque 450 espèces d’oiseaux y ont été répertoriées, le flamant rose bien sûr, ici en petit nombre, mais aussi le pélican blanc, le cormoran, l’ombrette, différentes espèces de hérons, de nombreux migrateurs en hiver et une bande d’hippopotames fréquentant les environs de Kampi-ya-Samaki, où se regroupent les lodges.