Saint-Pétersbourg Accueil / Contenus / Europe / Saint-Pétersbourg Saint-Pétersbourg | iStockphoto.com/Sergei Butorin Saint-Pétersbourg est né au début du XVIIIe siècle de la volonté inflexible d'un seul homme: Pierre le Grand, tsar de toutes les Russies et grand ordonnateur d'un rapprochement du pays avec l'Occident. Ce géant de plus de 2m, connu pour son goût des choses simples et des beuveries, veut une ville à son image, moderne, débarrassée des traditions qui empêtrent la cour moscovite. Adieu bulbes et coupoles. Son modèle est Amsterdam et ses canaux, son style architectural le néoclassicisme. Le nom même de la nouvelle capitale, jetée sur les marécages bordant le cours de la Neva peu avant son embouchure dans le golfe de Finlande, est allemand: Sankt Peterburg.La cour bronche, rechigne, mais doit s'incliner: petit à petit, les nobles y transfèrent leur résidence. Et le miracle se produit: malgré les inondations à répétition, malgré les milliers de morts sur les chantiers démesurés, la " Venise du Nord " surgit des eaux et de la boue. Elle comptera à terme plus de ponts que son illustre modèle (plus de 400!). Les successeurs de Pierre, faisant appel à des architectes italiens et anglais, feront à leur tout ériger des palais d'une rare opulence.Trois siècles plus tard, Saint-Pétersbourg s'est arrogé le titre de protectrice de la mémoire impériale. Ville de culture par excellence, la cité, en grande partie restaurée, semble avoir déjà effacé de sa mémoire la révolution d'Octobre et le nom même de Leningrad. Sous une apparence un peu figée dans le temps, c'est une métropole active, très jeune, qui s'ébroue chaque printemps après l'intermède hivernal. En juin, enfin, les nuits (presque) blanches - phénomène dû à la latitude nordique -, s'affirment comme l'antithèse et l'antidote au froid et à la nuit. On boit, on rit, on se promène sans fin, observant le ballet des ponts basculants sur la Neva. En un mot, on revit.