La ville de Samaná en République dominicaine

Samaná a des allures nettement plus modernes et un aspect plus aéré que la majorité des autres villes dominicaines. C'est que, malgré ses origines anciennes, la presque totalité de la ville a été construite dans les décennies suivant un terrible incendie qui la ravagea presque totalement en 1946. Aujourd'hui, ses larges avenues, ses multiples ronds-points et ses bâtiments de construction récente lui confèrent un caractère assez singulier qui n'est pas dépourvu de charme. D'autant plus que Samaná occupe un très joli site, ceinturé de paysages vallonnés et donnant sur une magnifique baie où mouillent des embarcations de pêche et de plaisance. Samaná a été fondée en 1756 sur ordre du roi d'Espagne pour servir de place forte visant à protéger la côte contre les corsaireset brigands français et anglais. Bien qu'on l'appelle communément Samaná, elle fut baptisée sous le nom de Santa Bárbara de Samaná en l'honneur de Bárbara de Bracance, épouse du roi Fernand VI.

Sous l'occupation française, de 1795 à 1809, la ville devait devenir la capitale de l'île et fut rebaptisée Fort Napoléon; un ambitieux projet d'urbanisme fut élaboré, sans jamais être réalisé (on peut désormais en voir les plans au musée de l'Homme dominicain, à Santo Domingo). Dans les décennies suivantes, Samaná, alors tombée sous le contrôle haïtien, devint un lieu de refuge pour des esclaves noirs américains. Cette immigration a légué un héritage encore perceptible dans la langue des habitants de la ville, dans la toponymie et dans les pratiques religieuses. Samaná ne dispose pas de belle plage, ce qui lui enlève un peu de son attrait pour bien des visiteurs. Par contre, cette ville très animée possède un joli petit port, un marché public parmi les plus colorés du pays, quelques hôtels de qualité variable et plusieurs bonnes tables.

On peut se rendre jusqu'au Cayo Vigia en utilisant la longue passerelle située tout juste derrière l'hôtel Cayacoa. L'aménagement de l'île, laissée à l'abandon, témoigne d'une époque plus prospère. Par contre, le point de vue n'en demeure pas moins remarquable sur Samaná, le petit port de la ville et la baie. Il est possible de s'y baigner, mais les petites plages sont malheureusement peu accueillantes. Comptez un minimum d'une demi-heure pour l'aller-retour à pied.

Du mois de janvier au mois de mars, on organise à partir de Samaná des excursions d'observation de baleines à bosse (une excursion en matinée et une autre en après-midi; Whales Marine, sur le Malecón, 538-2494).

Chaque jour, des excursions partent en direction du magnifique Cayo Levantado (comptez environ 30 $ pour une embarcation pouvant accueillir 10 personnes; départ du port de Samaná chaque jour à 9 h, 10 h et 11 h; des départs ont aussi lieu à partir du petit village de Las Flechas, à environ 8 km à l'est de Samaná). Petite île paradisiaque au large de Samaná, Cayo Levantado est un des joyaux les plus précieux de la péninsule. Une végétation luxuriante, où de beaux jardins s'agencent harmonieusement à la forêt tropicale, couvre ses paysages légèrement vallonnés. Des sentiers bien aménagés permettent d'agréables promenades jusqu'à la pointe sud, où un promontoire offre un excellent point de vue sur la baie et le littoral. Toutefois, Cayo Levantado est surtout réputée pour les magnifiques plages qui s'étendent sur toutes ses côtes. La plage du côté ouest, cachée dans une baie aux eaux turquoise et bordée de palmiers, est particulièrement idyllique. En fait, tôt dans la matinée et jusqu'à ce que les groupes de touristes commencent à déferler vers 11 h, elle possède tous les attributs d'un petit paradis oublié. Vous pouvez également décider de résider pour la nuit dans l'unique hôtel de l'île, qui propose un hébergement de qualité.

Sur la gauche, une piste en très mauvais état d'environ 10 km mène à Playa el Rincón. Cette magnifique plage de sable blanc, d'une longueur de 1 km, est bordée sur toute sa longueur d'une palmeraie. Elle est blottie au creux d'une jolie baie aux eaux calmes. Il arrive souvent qu'on s'y retrouve seul.