Porto - Les attraits

La visite de la ville commence au sommet de la colline de Pena Ventosa, lieu où, au XIIe siècle, sur l'emplacement d'une simple petite chapelle, le comte Henri de Bourgogne, maître du comté de Portucale, fait édifier une cathédrale fortifiée de granit. La Sé est ainsi l'un des premiers monuments romans importants à être érigé au Portugal. Entièrement reconstruite vers la fin du XIIIe siècle, cette cathédrale fortifiée ne conserve que peu de ses éléments d'origine. D'aspect rude, elle présente une architecture quelque peu hétéroclite, et des styles aussi divers que le roman, le gothique et le baroque s'y côtoient. À l'intérieur, l'attention se portera sur le maître autel, abondamment décoré de saints et d'anges dorés, et sur le très beau retable d'argent de la chapelle du Saint Sacrement. À l'entrée, remarquez également les beaux bénitiers de marbre. À voir également : l'austère cloître cistercien du XIVe siècle, avec ses murs couverts de très beaux azulejos aux scènes bibliques.

Devant la Sé, une grande esplanade appelée Torreiro da Sé, garnie d'un pilori torsadé datant de 1945, offre une vue très intéressante sur la ville.

Installé dans l'Instituto Nacional de Saúde, au fond d'une jolie petite place arborée, le Convento y Igreja de Santa Clara possède l'un des intérieurs d'église les plus décorés de la ville. L'église ainsi que le couvent attenant datent du XVe siècle, mais ont subi des modifications importantes aux XVIIe et XVIIIe siècles. Après avoir franchis son superbe portail où se mélangent les styles gothique, manuélin et Renaissance, vous découvrirez une incroyable profusion de boiseries (talhas douradas) qui semblent illuminer par l'éclat de leurs dorures la pénombre des lieux. Pas un centimètre carré ne semble avoir été ici épargné par les sculpteurs!

Au sortir de l'église, du côté droit vous apercevrez au milieu d'un jardin une partie de l'ancienne muraille de la ville datant du XIVe siècle, appelée Muralha Fernandina. En vous promenant sur le chemin de ronde, vous pourrez bénéficier d'une vue intéressante sur le pont Dom Luís Ier et sur le Douro.

En contournant l'hôpital par la Rua Dr. Tiago de Almeida, on aboutit dans la Rua Dom Manuel II, où se trouve le Museu Soares dos Reis. Aménagé dans un ancien palais datant de la fin du XVIIIe siècle, ce musée est surtout consacré au sculpteur Soares dos Reis (1847 1889). Outre ces oeuvres, le musée renferme également des peintures d'artistes portugais et étrangers, ainsi que quelques meubles anciens et des faïences orientales.

En vous dirigeant vers le fleuve, sur la Praça do Infante Dom Henrique même, du côté droit, s'élève le Palácio da Bolsa, un bâtiment à la façade néoclassique qui logeait jadis la Bourse de commerce de Porto. Aujourd'hui, il est occupé par la Chambre de commerce et par l'Icep. Outre son bel escalier de granit et la riche décoration intérieure de la salle d'audience, c'est surtout le Salon Arabe qui retient ici l'attention. Sa riche ornementation, de style mauresque, s'inspire de l'Alhambra de Grenade.

Accolée à l'ancienne Bourse, l' Igreja de São Francisco est une des églises les plus richement décorées du Portugal. À peine entré dans le vestibule, le visiteur est immédiatement submergé par la richesse des dorures. Que ce soit dans la nef centrale, dans les chapelles latérales, dans les bas-côtés, dans le transept ou dans le choeur, partout les talhas douradas dominent. Partant du sommet des voûtes, la richesse semblant ainsi provenir du ciel, puis descendant le long des colonnes, les dorures semblent entourer les fidèles de manière tellement oppressante que l'Église finit par interdire le culte en ce lieu.

Rendez vous à présent jusqu'à la Praça da Ribeira. Autrefois la place intra muros la plus importante de la ville et lieu d'intense activité maritime, elle est aujourd'hui surtout fréquentée par les habitants des rues environnantes, qui y viennent faire un brin de causette ou simplement observer le va-et-vient des touristes, quelque peu surpris par la vétusté des façades décrépies et par la quantité impressionnante de linge pendant aux fenêtres. Malgré cet environnement, la place possède beaucoup de charme et même un semblant d'ordonnance. C'est sous l'impulsion du consul britannique Whitehead que celle ci fut entièrement remaniée au XVIIIe siècle. Preuve, une fois encore, de l'influence anglaise sur la ville.

En continuant notre promenade en direction du pont Dom Luís Ier, on longe les Cais da Ribeira, sur lesquels se trouve encore une partie de l'ancienne muraille fernandine. Percée sur toute sa longueur de nombreuses arcades, elle abrite aujourd'hui de nombreux commerces. Sous de petites salles voûtées, vous pourrez y trouver aussi bien des olives savoureuses ou des fromages odorants que de l'artisanat local.

Construit entre 1880 et 1886 par une société belge, le Ponte Dom Luís est l'oeuvre de l'ingénieur portugais Teófilo Seyrig. Il comprend deux tabliers accessibles à la circulation automobile et aux piétons, et reliant entre elles les basses villes et les hautes villes de Porto et de Vila Nova de Gaia. Pour une visite à pied agréable, nous vous conseillons d'emprunter le tablier inférieur du Ponte Dom Luís (prudence à l'entrée du pont), d'où une vue magnifique vous permet d'observer les quais des deux rives et la vallée du Douro.

Arrivé de l'autre côté du pont, on pénètre dans Vila Nova de Gaia, qui s'étale le long de la rive en face de Porto. L'attrait principal des lieux est surtout la visite des chais, qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte. Établis en grand nombre de ce côté du Douro, ils arborent fièrement le nom de leur maison de vins au dessus des toits, tels que Sandeman, Borges, Taylor's, Ferreira, Cálem et bien d'autres encore. La quasi-totalité d'entre eux vous proposent des visites guidées avec dégustation gratuites.