Dialogue avec Denis Dumais de l'Association Du Québec à Compostelle

Denis Dumais de l'Association Du Québec à Compostelle

Dialogue avec Denis Dumais de l'Association Du Québec à Compostelle

La première expérience pèlerine de Denis coïncide avec sa retraite en 2014. À la recherche de nouveaux points de repère pour cette nouvelle saison de sa vie, il découvre un univers de chemins millénaires qui ouvre à un monde de découvertes à faire et d’expériences à vivre. Une invitation à occuper l’instant présent avec simplicité, vigilance et bienveillance. Ce premier chemin ouvre alors la porte vers un engagement au sein d’une association qui s’est donné comme mission de soutenir et de préparer les personnes intéressées par l’expérience de Compostelle. Une façon de donner aux suivants… C’est d’ailleurs avec les membres de cette association qu’il participe à la rédaction du livre Sur les chemins de Compostelle.

L’ASPECT QUI VOUS PLAÎT LE PLUS D’UN PÈLERINAGE?

La simplicité de la routine quotidienne, le lien avec la nature et l’ouverture à l’instant présent qui rendent possible l’émerveillement et la transformation. Plus qu’une simple destination, le chemin emprunté devient l’inspiration pour une ouverture à soi-même et à l’autre, genèse de tous les possibles.

QUEL EST LE MEILLEUR MOMENT DE L’ANNÉE SELON VOUS POUR ENTREPRENDRE UN PÈLERINAGE À COMPOSTELLE?

Étant donné la multiplicité de points de départ possibles vers Compostelle, les conditions météorologiques peuvent varier grandement. De façon générale, les départs printaniers et automnaux sont souvent privilégiés pour éviter les canicules estivales ainsi que l’achalandage occasionné par les vacances d’été.

UN CONSEIL DE PRÉPARATION PHYSIQUE ET PSYCHOLOGIQUE AVANT DE PRENDRE LA ROUTE?

Prendre le temps de s’écouter afin de faire, au besoin, les ajustements nécessaires à tous les niveaux (physique et psychologique). Il faut aussi prendre le temps de bien nommer le « pourquoi » de l’expérience à venir, afin de choisir un itinéraire correspondant aux objectifs qu’on se fixe à un moment précis de sa vie.

TROIS EXPÉRIENCES INOUBLIABLES POUR LES PÈLERINS NÉOPHYTES?

La traversée des Pyrénées, la marche répétée jour après jour pendant une longue période et un mode de vie simple qui se résume à un simple sac à dos ainsi qu’à un quotidien minimaliste.

TROIS OBJETS INDISPENSABLES DANS LE SAC D’UN PÈLERIN?

L’eau, les bâtons et le carnet de voyage!

VOTRE MOMENT LE PLUS MARQUANT LORS D’UN PÈLERINAGE À COMPOSTELLE?

C’est sans doute le retour qui permet à l’expérience de s’enraciner. Cette étape donne un certain vertige, car elle révèle la distance qu’il nous reste encore à parcourir afin de continuer à faire vivre les découvertes de notre aventure au cœur du quotidien.

LE LIEU D’HÉBERGEMENT LE PLUS INUSITÉ SUR LA ROUTE?

À Grañón en Espagne, sur le Camino Frances, le gîte a été aménagé dans le clocher d’une église. Mais si je pense à la qualité de l’accueil, je pense tout de suite à Bodenaya sur le Primitivo. L’ensemble du lieu baigne dans une atmosphère communautaire bien particulière. Les liens qui se créent lors des échanges dans ce gîte, grâce à la présence exceptionnelle de l’hospitalier, marquent souvent le reste de notre parcours.

PARTIR SEUL, EN COUPLE OU EN GROUPE?

Ce choix peut s’avérer déterminant pour la réussite de l’expérience. Il faut surtout prendre le temps de se fixer des objectifs personnels. De mon côté, j’opte la plupart du temps pour le voyage en solo.

VOTRE RENCONTRE LA PLUS SIGNIFICATIVE EN CHEMIN?

C’est sans conteste la rencontre avec moi-même qui demeure la plus exigeante et la plus déterminante.

LA TENDANCE ACTUELLE DE L’UNIVERS DU PÈLERINAGE?

De plus en plus, les gens recherchent des itinéraires de plus courte durée. C’est ainsi que le chemin de Porto au Portugal à Santiago connaît un succès important. On constate par ailleurs une diversité croissante des motivations pour entreprendre l’expérience pèlerine : spirituelles, religieuses, sportives, psychologiques, touristiques, expérientielles, etc...

LE LIEU LE PLUS SPECTACULAIRE RENCONTRÉ SUR LA ROUTE?

L’arrivée à Muxía et à Fisterra, le bout de la terre au Moyen Âge. Cette communion avec l’océan Atlantique permet de regarder plus loin en comprenant que le terme de l’expérience n’est en fait qu’un commencement.