Les îles siciliennes

Les îles siciliennes

Les îles Éoliennes 

Plus grande île d’Italie, la Sicile est entourée de petits archipels, dont les îles Éoliennes (Isole Eolie), situées dans la mer Tyrrhénienne et comptant sept îles habitées, en sont le plus important. On y arrive généralement par bateau depuis Milazzo ou Reggio di Calabria. Occupées dès la préhistoire, à l’époque où l’on y travaillait l’obsidienne, elles ont été colonisées par les Grecs avant d’être occupées par les Romains. Selon la mythologie, elles abritaient Éole, dieu des vents, d’où leur nom. Les îles ont toutes une origine volcanique, ce qui est plus évident dans le cas de Vulcano (comme son nom l’indique) et de Stromboli, toujours en éruption. Le cinéaste Nanni Moretti propose une visite des Éoliennes inusitée et teintée d’humour dans la seconde partie de son film Caro diario (Journal intime), sorti en 1993.

Lipari  est la porte d’entrée de l’archipel et la plus grande des îles Éoliennes. S’y trouve un intéressant musée d’archéologie, le Museo Archeologico Regionale Eoliano  (musée archéologique des Éoliennes). Outre la reconstitution d’une nécropole de l’âge du bronze, on peut y admirer une belle collection de masques de théâtre et des amphores découvertes lors de fouilles sous-marines. Édifié au-dessus du port, le Castello , dont les origines remontent à plusieurs siècles, a été reconstruit par les Espagnols au XVIe s.

Comme Lipari, Panarea  est habitée depuis la préhistoire. Elle a ensuite subi les incursions des Étrusques et la colonisation grecque avant de passer sous la domination romaine, puis de connaître un grand essor avec l’arrivée des Normands.

En plus d’escalader un volcan, à Vulcano , on peut s’offrir des bains de boue et profiter des sources thermales. Selon la mythologie grecque, c’était l’île d’Hephaestos, le dieu du feu, de la forge, des forgerons et des volcans, vénéré ici et dans la région de l’Etna pour des raisons évidentes.

Formée par six anciens volcans, Salina  est la plus verte et la plus fertile des Éoliennes, étant la mieux alimentée en eau. Elle produit les fameuses câpres et le non moins célèbre malvasia, un cépage d’origine grecque, principale composante de la DOC Malvasia delle Lipari.

Il est fort impressionnant d’apercevoir Stromboli  de loin. L’île apparaît comme un cône tout noir parfait, bordé d’une frange de maisons blanches, un paysage lunaire que les explosions rouges du cratère illuminent la nuit. La principale activité ici est l’escalade du volcan, qu’il faut obligatoirement faire accompagné d’un guide au-delà de 400 m. L’ascension de trois heures est assez ardue.

Moins fréquentées et dominées par un volcan éteint, Alicudi  et Filicudi  sont les plus occidentales et les moins développées des îles Éoliennes. Filicudi a conservé les ruines d’un village néolithique où l’on travaillait l’obsidienne et n’a été électrifiée que récemment.

Les îles Égades 

Moins connues que les îles Éoliennes, les îles Égades (Isole Egadi), occupées dès la préhistoire, comme en témoignent les peintures rupestres des grottes de Levanzo, demeurent un secret relativement bien gardé. Favignana  est l’île la plus connue de cet archipel situé au large de Trapani, dans l’une des plus belles réserves marines d’Europe. Elle a longtemps été associée à la pêche au thon pratiquée à l’ancienne, selon une technique arabe appelée mattanza, une méthode relativement sanglante maintenant en sérieuse perte de vitesse pour cause de manque de prises. Les pêcheurs organisaient les filets en réseau pour piéger les thons qu’ils attaquaient ensuite au harpon. Ils gagnaient finalement le rivage pour préparer la chair, qui se gâte rapidement. Cette pêche donnait lieu à des fêtes folkloriques au rythme de chants traditionnels. À Favignana, on peut admirer le Palazzo Florio  et de belles églises baroques.

Plus petite et plus pittoresque, Levanzo  est connue pour la Grotta del Genovese  (grotte du Génois), ornée de peintures datant du mésolithique et du néolithique. Quant à la montagneuse Marettimo , la plus éloignée des îles Égades, les Grecs l’appelaient Hiera, l’île sacrée. On a cru qu’il pourrait s’agir d’Ithaque, la patrie d’Ulysse.

Les îles Égades 

Les îles Pélages (Isole Pelagie) sont les plus africaines des îles siciliennes. La plus connue et la plus grande, Lampedusa , est tristement célèbre depuis 1992 pour les naufrages de bateaux de réfugiés qui tentent désespérément de gagner l’Europe par la mer. Point le plus méridional de l’Italie, elle se situe à 210 km des rives siciliennes et à seulement 152 km de la côte africaine. La superbe plage de l’Isola dei Conigli (l’île des lapins), qu’on rejoint à pied du rivage, accueille les tortues caouanes qui viennent y déposer leurs œufs. L’auteur Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa et auteur du roman Le Guépard, que Visconti a porté à l’écran, est né ici. Linosa, connue pour son sol volcanique fertile et ses eaux cristallines, et Lampione, inhabitée, comptent également de superbes plages de sable blanc.

Pantelleria 

Colonisée par les Phéniciens, puis occupée par les Grecs, l’île de Pantelleria, située à l’ouest de la Sicile, non loin des côtes tunisiennes, a été arabe pendant quatre siècles. Surnommée la perle noire de la Méditerranée, c’est la plus grande des îles de la Sicile. On la fréquente pour ses beautés naturelles et l’apprécie pour son vin doux, le Passito de Pantelleria, un vin liquoreux doré fabriqué depuis plus de 2 000 ans avec des raisins zibibbo qui ne poussent qu’ici. Il s’agit de l’une des régions viticoles les plus au sud de l’hémisphère nord. La culture du zibibbo a été inscrite sur la Liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Ustica 

Accessible de Palerme, l’île d’Ustica est devenue une réserve marine que fréquentent les amateurs de plongée. Elle abrite un ancien village préhistorique de l’âge du bronze.