Heureux commerçants pauvres de Las Playas

Heureux commerçants pauvres de Las Playas

Au croisement d’une route et d’un chemin de fer aux rails recouverts d’herbe, les guajiros (paysans) ont déposé les richesses de leur négoce : trois grappes d’une dizaine de fruits verts qui ressemblent vaguement à des figues. Les Cubains sont à l’ombre, près de l’abri du train Las Playas-La Havane. Le père a 35 ans. Les deux filles ont une douzaine d’années, de longs yeux bleus. Elles accompagnent le chef de famille. Elles rient de ce rire qui n’est plus celui des enfants, mais qui conserve encore toute son innocence. Le père rit : « Derrière, c’est mon oncle, el dueño de la casa, le PDG de la société. » La société, ce sont ces quelques fruits posés sur le sol. « Est-ce qu’il y a beaucoup de clients? Oui. Enfin, pas trop. » Combien peut bien gagner cette famille pauvre avec trois grappes de fruits pour toute marchandise? Ils attendent des heures un hypothétique client. Ils sont heureux de partager leur bonheur avec un étranger. Une rencontre touchante qui montre une certaine réalité cubaine.