1968 : chaos chez les démocrates, une image salie pour Chicago Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / États-Unis / Chicago / 1968 : chaos chez les démocrates, une image salie pour Chicago Extrait du guide : Chicago En solde Papier (livre entier) 14,95 $ 24,95 $ Avec le guide Ulysse Chicago, partez à la découverte de la Ville des Vents! Voir la suite 1968 : chaos chez les démocrates, une image salie pour Chicago L’été 1968 est resté bien présent dans la mémoire collective des Américains en général et des Chicagoens en particulier. C’est en effet à Chicago, lors de la convention du Parti démocrate, que culminèrent des luttes engagées depuis déjà quelque temps aux États-Unis et révélant de profondes divisions au sein de la société américaine. Ainsi, ce sont des démocrates déchirés qui s’amènent à Chicago à la fin du mois d’août 1968 pour désigner leur candidat à la présidence du pays. Plus tôt cette année-là, Lyndon Johnson avait renoncé à l’idée de briguer un second mandat à la Maison-Blanche, puis Robert Kennedy était tombé sous les balles d’un assassin au mois de juin. Les candidats qui s’affrontent sont donc Hubert Humphrey, partisan du maintien des troupes américaines au Vietnam, et Eugene McCarthy, favorable à leur retrait. Pendant toute la durée du congrès, les délégués démocrates s’entre-déchirent dans le chaos le plus total sur l’épineuse question du Vietnam, et ce, devant des millions de téléspectateurs médusés. Mais l’action ne se passe pas qu’à l’intérieur de l’amphithéâtre. À l’extérieur, les leaders des différents groupes de pression de la nouvelle gauche américaine (David Dellinger, Rennie Davis, Tom Hayden, Abbie Hoffman, Jerry Rubin, Lee Weiner et Bobby Seale, plus tard désignés du nom de « Chicago Seven ») avaient annoncé la venue de 100 000 manifestants. En fait, seulement quelque 12 000 protestataires se présenteront, mais le maire Richard J. Daley, qui règne alors en autocrate sur Chicago, mobilise plus de 11 000 policiers et 5 000 soldats de la Garde nationale. Ce qui devait arriver arriva... Après les quelques escarmouches des soirées précédentes, c’est l’émeute le dernier soir, au moment où Humphrey remporte l’investiture démocrate. Les délégués, grâce aux écrans de télévision installés dans l’amphithéâtre, sont alors témoins de scènes incroyables que visionnent en même temps qu’eux 80 millions d’Américains : le spectacle saisissant d’une police (on parlera plus tard d’une « émeute policière ») qui se déchaîne sur la jeunesse blanche et privilégiée du pays. Du jamais vu! Le sénateur Abraham Ribicoff ne peut s’empêcher de monter sur scène et de dénoncer vertement ce qu’il appelle « des méthodes de la Gestapo dans les rues de Chicago ». Pendant ce temps, les caméras saisissent dans les gradins des images d’un maire Daley insultant et menaçant Ribicoff au moyen de mots et de gestes qui ne laissent aucun doute... Vingt-huit ans plus tard, en août 1996, les démocrates reviennent à Chicago pour confirmer la candidature de Bill Clinton à un second mandat présidentiel. Cette fois-ci, le scénario s’avère bien différent : débats timides, même sur des sujets délicats comme la réforme de l’aide sociale et le « virage à droite » imposé au parti par Clinton, utilisation habile des heures de grande écoute à la télévision, discours émotifs visant à toucher l’Américain moyen, participation de vedettes de la télé et du cinéma chéries du grand public, etc. Cette fois-ci, autres temps, autres mœurs, c’est à une remarquable opération de relations publiques réglée au quart de tour que se livrent les démocrates. La ville de Chicago profite ainsi d’une occasion en or pour se refaire une image et se positionner comme « destination touristique du XXIe s. »... et Bill Clinton est réélu à la Maison-Blanche quelques semaines plus tard. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : 7 RAISONS DE VISITER CHICAGO DÉPLACEMENT À CHICAGO 52 VILLES À VIVRE : CHICAGO CHICAGO