Les Canadiens français à Boston Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / États-Unis / Boston / Les Canadiens français à Boston Portrait de Jack Kerouac en 1956. Par Tom Palumbo from New York, NY, USA — Jack Kerouac, CC BY-SA 2.0, Les Canadiens français à Boston Au XVIIe siècle, des missionnaires catholiques du Canada se rendent à Boston à quelques reprises. Certains d’entre eux sont bien reçus, alors que les autres sont rapidement chassés de la ville, selon l’humeur des Bostoniens et de leurs dirigeants. En 1820, un petit groupe de religieuses de la communauté des ursulines de Trois-Rivières ouvre un couvent dans Federal Street, pour le grand plaisir du premier évêque catholique de Boston, Mgr Jean-Louis de Cheverus, un Français, qui sera par la suite nommé évêque de Bordeaux. Cette présence discrète du Canada français n’est toutefois que le prélude à une immigration beaucoup plus importante. Vers 1840, les Canadiens français, désillusionnés par la défaite des Patriotes en 1837-1838, étouffent sur leurs terres de la vallée du fleuve Saint-Laurent au Québec. Leurs familles sont nombreuses, mais les fermes ne peuvent être subdivisées à l’infini. Malgré quelques mouvements de colonisation locaux en direction du Saguenay, puis des Laurentides et du Témiscamingue, les possibilités d’emploi demeurent trop rares. Enfin, Montréal s’industrialise rapidement, mais l’élite écossaise préfère souvent engager des ouvriers irlandais nouvellement débarqués plutôt que les Canadiens français, dont elle se méfie. S’amorce alors une formidable vague d’émigration vers les États de la Nouvelle-Angleterre où filatures de coton, usines de chaussures, scieries et autres industries poussent comme des champignons. Les Canadiens français y trouvent facilement du travail. Ils se regroupent dans des quartiers où ils recréent le modèle traditionnel de la société québécoise de l’époque (la paroisse catholique, le couvent, la Société Saint-Jean-Baptiste, les zouaves pontificaux, etc.), ce qui ne sera pas sans créer de heurts avec le clergé d’origine irlandaise. Dans la région de Boston, la communauté canadienne-française s’agglutine autour des usines des villes de Charlestown, Dedham, Lowell, Newton, North Cambridge, Quincy et Waltham. Le mouvement migratoire des Canadiens français vers les États-Unis ne s’estompera qu’avec le krach de 1929, alors que les possibilités d’emploi au pays de l’Oncle Sam sont à leur plus bas. On estime à un million le nombre de Canadiens français qui ont quitté le Québec et l’Acadie pour la Nouvelle-Angleterre entre 1840 et 1930. Le recensement de 2000 révélait que plus de deux millions d’Américains étaient d’origine canadienne-française. Malheureusement, seul un très faible pourcentage d’entre eux s’expriment toujours en français, et dans plusieurs cas ils ont changé leur nom : aussi monsieur Leblanc est-il devenu Mr. White... Le plus célèbre de ceux qu’on appelle désormais les Franco-Américains est sans contredit l’écrivain Jack Kerouac. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : BOSTON CAMBRIDGE BACK BAY FENWAY