Activité sismique et techniques de construction des immeubles à Tôkyô

Activité sismique et techniques de construction des immeubles à Tôkyô

Au cours des années, le Japon a mis au point des techniques de construction parasismiques de pointe pour limiter le plus possible les dégâts causés par les tremblements de terre, qui sont ici fréquents. Après chacun des séismes d’importance depuis la fin du XIXe s., des analyses ont permis d’améliorer les techniques de construction au point que, lors du séisme de 2011, qui a atteint 9 degrés sur l’échelle Richter à son épicentre au large du Tôhoku, il n’y aurait eu aucune victime à Tôkyô.

Les mesures parasismiques diffèrent selon la hauteur des immeubles. Pour les petits immeubles, il suffit généralement de surdimensionner les poutres et colonnes, parfois d’ajouter des contreventements en diagonale. Pour les immeubles de taille moyenne, des amortisseurs sont ajoutés à la base. Quant aux gratte-ciel, ils sont équipés de dispositifs qui les isolent du sol; on voit aussi parfois des tours reliées entre elles à certains étages par des jardins suspendus, ce qui limitera les mouvements des tours.

Un des objectifs fondamentaux des mesures parasismiques est d’éviter que la fréquence d’oscillation de l’immeuble corresponde à la fréquence d’oscillation du sol sous l’immeuble; le mouvement du bâtiment serait alors amplifié, comme quand des militaires marchent au pas sur un pont à sa fréquence naturelle d’oscillation, faisant alors entrer le pont en résonnance, avec le risque qu’il s’écroule. La fréquence naturelle d’oscillation d’un immeuble peut être calculée; celle du sol lors d’un séisme varie selon le sol et selon le séisme. Vous remarquerez qu’à Tôkyô, les immeubles ne se touchent pas entre eux… chacun peut donc osciller sans affecter son voisin. Les intérieurs sont aussi prévus pour éviter les chutes d’objets lourds, avec un soin particulier pour les chambres à coucher.