La tragédie de l’Exxon Valdez

La tragédie de l’Exxon Valdez

En mars 1989, un pétrolier rempli à ras bord, en route vers la Californie, s’écrasa contre le Bligh Reef, un récif situé à 40 km de Valdez. Une série d’erreurs humaines aurait été à l’origine de la catastrophe qui entraîna le déversement de quelque 40 millions de litres de pétrole brut dans le Prince William Sound. La ville de Valdez ne fut pas directement touchée, mais comme elle était la plus proche du site de contamination, elle devint le centre des activités de nettoyage. Du jour au lendemain, 10 000 personnes y débarquèrent sous la supervision et le financement d’Exxon. Elles avaient la lourde tâche d’assainir l’eau et les 1 931 km de plages rocailleuses contaminées. Ce ne fut qu’après plusieurs mois de dur labeur, avec un équipement de nettoyage à jets d’eau inefficace, qu’une nouvelle méthode fructueuse a été utilisée : des cultures bactériologiques actives furent déversées dans le Prince William Sound et sur les plages pour qu’elles « mangent » les résidus de pétrole. Comme les opérations ne pouvaient avoir lieu que durant les saisons estivales suivant la tragédie, le pétrole eut le temps de pénétrer dans le sol et menace encore aujourd’hui l’équilibre écologique de la région. Selon une estimation, environ 500 000 oiseaux marins, 1 000 loutres de mer et 22 de rivière, 22 orques, 250 pygargues à tête blanche et 300 otaries ont péri, sans compter les poissons et alevins. Il s’agit de la plus grande tragédie environnementale maritime du XXe s.