Les enfants-fleurs

Les enfants-fleurs

Les beatniks des années 1950 ouvrent la voie aux enfants du baby-boom, qui, à la fin des années 1960, prennent la relève et réclament des changements sociaux. Rejetant les valeurs de leurs parents, ces enfants, issus d’une période de prospérité et des classes moyenne et aisée, suivent les conseils de leur chef de file Timothy Leary et s’adonnent à la drogue, abandonnent leurs études et mènent une vie de bohème. Le mouvement pacifiste hippie, qui prône entre autres l’amour comme source de libération, culmine quand les colorés habitants du quartier de Haight-Ashbury de San Francisco proclament l’été 1967 Summer of Love (l’été de l’amour). Les enfants-fleurs, vivant plus souvent qu’autrement dans des communes où règne une douce folie, souhaitent un monde pacifiste et dénoncent entre autres l’engagement militaire américain au Vietnam. Ils opposent les fleurs aux fusils. Pourtant, face à l’apparition de la nouvelle gauche, à la montée de l’opposition plus militante à la guerre du Vietnam et à la mobilisation revendicatrice noire des Black Panthers, le flower power et la non-violence paraissent soudain bien naïfs. La disparition d’artistes cultes comme Jim Morrison, Janis Joplin et Jimi Hendrix, associée à quelques désillusions et à beaucoup d’excès, provoque la mort du mouvement au tournant de la décennie suivante.