Saint-Pierre avant le 8 mai 1902

Saint-Pierre avant le 8 mai 1902

En 1902, lorsque survint le drame, Saint-Pierre était la plus importante ville de la Martinique malgré la décision des dirigeants de déplacer dès 1692 l’administration à Fort-Royal (aujourd’hui Fort-de-France). Ses habitants y jouissaient déjà de l’électricité, du téléphone et de l’eau courante, alors que ses rues étaient sillonnées par un tramway et bordées de belles maisons en pierre. On y comptait trois journaux et plusieurs consulats, de même qu’un jardin botanique mondialement connu et de nombreuses fontaines. Tout cela devait disparaître en quelques minutes...

Pourtant des avertissements, telle une pluie de cendres le 25 avril, ainsi que les grondements et les tremblements de terre ressentis les jours précédant l’éruption, avaient annoncé la tragédie. Mais on était alors en pleine campagne électorale municipale, et d’aucuns prétendent que c’est pour cette raison que les autorités se refusèrent à évacuer la ville. D’autres estiment plutôt que ce type d’éruption (composé de gaz incandescent et de poussières en fusion) était inconnu à l’époque et que l’évacuation aurait été déclenchée dès l’apparition de coulées de lave. Au lieu de cela, c’est une nuée ardente qui anéantit la ville sans que personne n’ait eu le temps de réagir, à 8h en ce 8 mai 1902. Les vulcanologues parlent d’ailleurs depuis d’éruption de type « péléen » pour décrire ce genre de phénomène. D’autres éruptions, entre 1929 et 1932, sans conséquences malheureuses toutefois, forcèrent plus tard l’évacuation du village que l’on tentait de reconstruire ici.