A notre époque de mondialisation forcenée, alors que n’importe quel endroit du globe peut être atteint en quelques heures de vol, des noms comme Samarcande, Boukhara, Kotan ou Changan continuent à fasciner par la richesse de leur histoire.
Sites archéologiques nouvellement mis au jour, vestiges artistiques associés au bouddhisme, évocation de figures mythiques telles que celles d’Alexandre le Grand, de Gengis Khan, de Marco Polo, du Prêtre Jean, des Mille et Une Nuits… Toutes ces images sont nées de voyages lointains, de déplacements d’hommes et de marchandises, associés à des découvertes prestigieuses. En fait, il ne s’agit pas d’« une » route mais d’un réseau d’itinéraires commerciaux terrestres et maritimes, reliant le monde méditerranéen et la Chine, et qui ont permis des échanges matériels, culturels et philosophiques entre les grandes civilisations depuis quelque vingt-deux siècles.
Comment les Romains, à la suite des Grecs, ont-ils découvert ces contrées lointaines ? Que savaient les Chinois du monde européen ? Et comment parvinrent-ils, des siècles durant, à garder le secret de la fabrication de la soie ? Marco Polo est-il vraiment allé en Chine ou n’a-t-il été qu’un habile imposteur ?
Luce Boulnois fait le point sur ces questions, nous éclaire sur les rapports entre l’Orient et l’Occident ainsi que leurs influences réciproques à la lumière des dernières découvertes archéologiques, prenant en compte les bouleversements géopolitiques résultant de l’indépendance des ex-républiques soviétiques. Elle évoque l’important développement des voies de communication qui en a découlé, et les nouvelles rivalités liées aux gisements de gaz, pétrole et autres minerais essentiels au développement industriel et énergétique. Elle aborde également la situation actuelle de l’industrie de la soie, avec la mise en place du projet Eurochrysalide, visant la création d’un ver transgénique plus résistant, plus économique…
Bien que répondant à toutes les exigences académiques, ce livre se lit comme un roman qu’on ne pose pas avant d’avoir atteint la dernière page. De nombreux plans et cartes facilitent sa lecture.