La légende d’El Dorado Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Amérique du Sud / Fabuleuse Colombie / La légende d’El Dorado Extrait du guide : Fabuleuse Colombie Papier (livre entier) 34,95 $ Le guide Ulysse Fabuleuse Colombie vous convie à une véritable odyssée visuelle à travers les diverses régions de ce fascinant pays. Voir la suite La légende d’El DoradoPrès des rives de la magnifique lagune de Guatavita, à une cinquantaine de kilomètres de Bogotá, vivait le très pacifique cacique Guatavita, avec, toujours selon la légende, son harem impressionnant de femmes d’une beauté peu commune. Un jour, sa préférée, dont la beauté surclassait toutes les autres, le trompa avec un quelconque serviteur, faisant non seulement ombrage à sa dignité royale, mais aussi à son orgueil de mâle. Il fit exécuter sur-le-champ le « lèse-majesté », avec toute la cruauté due à son crime, et dénonça publiquement sa dulcinée.Du jour au lendemain, cette dernière se vit insultée et traitée en paria par un peuple en délire qui manifesta toute sa loyauté à son cacique. Sans le moindre égard pour la jeune femme et ses splendides attraits. Acculée au désespoir par tant d’ignominie, elle se jeta dans le lac avec son enfant. Le cacique en resta bouche bée. Il était bien déterminé à la punir sévèrement, mais il n’avait jamais imaginé qu’elle puisse disparaître de façon aussi douloureuse... pour lui.Guatavita, berceau de la légende de l’El Dorado. © iStockphoto.com/PabloACruzIl ordonna qu’on fouille le lac à leur recherche. Un grand prêtre plongea au fond des eaux, mais revint bredouille. Il informa cependant le cacique que sa femme et son fils étaient bel et bien vivants. La belle était heureuse de vivre désormais au fond du lac dans l’immense palais englouti d’un démon qui la respectait. Il n’était plus question pour elle de revenir sur terre et subir les injustices auxquelles Guatavita l’avait condamnée. « Je veux revoir ma femme et mon enfant », s’écria le cacique, qui ordonna aussitôt au grand prêtre de retourner dans les abysses. Ce dernier s’exécuta. Il refit surface quelques instants plus tard, portant dans ses bras le corps inerte de l’enfant que le démon avait tué. Avant sa mort, il lui avait même arraché les yeux pour montrer aux humains l’ampleur de son mécontentement.Pour calmer le démon, Guatavita décida alors de le combler de cadeaux. Il fit organiser de grandioses cérémonies et obligea le peuple à prier pour le retour de sa belle. Une fois par mois au lever du jour, accompagné des dignitaires de sa cour, de musiciens et de pèlerins, le cacique embarquait sur un radeau plein d’or et d’émeraudes qui l’emmenait au milieu de la lagune. Des serviteurs enduisaient alors son corps dénudé d’une résine de térébinthe gluante que l’on aspergeait d’une fine poudre d’or. Puis le cacique entonnait un douloureux mais puissant miserere que les flots matinaux portaient jusque dans le cœur du peuple agenouillé sur les rives et qui le reprenait en chœur. Sous les premières lueurs de l’aube, son corps plein d’or rivalisait de splendeur avec le soleil levant, alors qu’il lançait à l’eau, à pleine poignée, tout le chargement d’émeraudes, de pièces et de bijoux votifs en or, afin que le démon consentit à lui rendre sa bien-aimée. Il se lavait ensuite dans les eaux de la lagune à l’aide d’une saponaire, de façon à ce que la poudre d’or de son corps aille recouvrir les murs du palais submergé.Mais le démon refusa toujours de libérer la jeune femme, qui ne voulait plus revenir sur terre non plus.Avait-elle trouvé le véritable amour dans les bras du monstre marin? La légende ne le précise pas. Mais elle aura entraîné une véritable folie de l’or chez les conquistadors et les aventuriers de l’époque. En effet, les autochtones prétendaient que la coutume du bain d’or s’était perpétué de cacique en cacique depuis l’intronisation du successeur du malheureux amant éconduit et qu’elle subsistait encore au moment où ils la racontaient. D'autres articles qui pourraient vous intéresser : QUELQUES MOTS SURL’ARCHITECTURE DE CARTHAGÈNE EN COLOMBIE CARTHAGÈNE : PLUSQU’UNE SIMPLE DESTINATION SOLEIL LA COLOMBIE À LACARTE PIERRE DAGUET