Difficile de résumer en quelques lignes la personnalité de ce voyageur au long parcours ! Une passion dévorante pour l’inattendu et l’aventure maritime le propulsera dès l’âge de seize ans sur les ponts des navires pour bourlinguer de port en port… Il va couper ainsi le cordon ombilical d’une enfance quelque peu chaotique. Après six années sur les mers, il revient sur la terre ferme pour effectuer ses premiers cheminements solitaires à travers l’Iran, puis vient ensuite l’Afghanistan où ses rencontres seront déterminantes dans ce qu’il qualifie lui-même de « creuset de la vocation de voyageur ».
En 1978, il entre au sein des tribunes de Connaissance du Monde en France, des Grands Explorateurs à Montréal et d’Exploration du Monde à Bruxelles. Une assemblée francophone de voyageurs conférenciers et cinéastes, où il peut à son tour témoigner et, surtout mettre en scène sa passion immodérée du voyage. Jean-Louis Mathon entame alors une longue carrière de réalisateur et de conférencier sous les auspices de cette pépinière d’aventuriers qui ont côtoyé le commandant Jean Charcot, Paul-Emile Victor, Alain Bombard, Christian Zuber et tant d’autres.
Son premier film documentaire est un reportage sur la capitale londonienne, empreint de sa vision toute personnelle et humoristique, où il dévoile sans pudeur les dessous excitants de la grande dame Rolls-Royce. Légitimement, il s’attachera à poursuivre son travail intime avec les hautes terres d’Ecosse, où il succombe au charme des lumières du Nord et du whisky pur malt ! La fin de la trilogie sera une balade irlandaise pour, avoue-t-il, « prendre un grand bol d’Eire»…
Amoureux des grands espaces du cercle arctique, il se rendra au Canada puis en Islande, chère à Pierre Loti, où il renoue avec son passé de marin en s’engageant pour une campagne de pêche à la morue mouvementée. Cet épicurien daigne venir se ressourcer chez lui, entouré de ses nombreux amis, sur les bords de la Loire angevine avec un bon verre de vin de coteau-de-layon… De ses pérégrinations professionnelles, il rapporte, à sa manière attachante et sensible, réflexions et clichés originaux. Son dernier voyage nous emmène dans un territoire où se mêlent intimement l’eau et la terre. Un Etat qui fleure encore bon les accents de notre enfance au son des accordéons cajuns mais qui est menacé par les ouragans dévastateurs et la folie des hommes au pays de l’or noir… Reste que la Louisiane offre le bonheur de la découverte et Jean-Louis Mathon nous invite à la partager à travers son écriture chaleureuse.