Découvrez l'État du Nagaland, dans le nord-est de l'Inde avec ce beau livre richement illustré de nombreuses photographies tout en couleur. Un livre qui vous emmène en voyage grâce aux éditions Magellan & Cie.
Quatrième de couverture : « Quelque part entre ciel et terre, à la frontière entre l’Inde et Myanmar, le « Pays des Collines » semble n’avoir jamais existé. Longtemps interdit au tourisme, il évoque tout juste pour les quelques privilégiés à en avoir entendu parler, l’insaisissable peuple Naga, coupeurs de têtes christianisés par quelque missionnaire baptiste américain du XIXe. Le Nagaland est pourtant un des 28 états de l’Union indienne, mais son petit deux millions d’habitants, sans communauté ethnique, linguistique et culturelle avec ses puissants voisins, se laisserait facilement oublier. Le Nagaland est un artifice, une invention, un mythe, une réalité hors limite, tardivement identifié et intégré par la Pax Britannica, puis par la Pax India, qui pouvait difficilement laisser sans contrôle les périphéries de son empire. Le Nagaland regroupe donc des groupes ethniques hétérogènes, qui n’ont guère en commun que leur passé de petit agriculteur-chasseur-cueilleur-guerrier, d’être de type physique « mongoloïde », et d’appartenir à la famille linguistique tibéto-birmane. Les visages des Lothas, des Konya, des Chakhesang (….) débordent les frontières du Nagaland vers l’Assam, l’Arunachal Pradesh, Manipur et la Birmanie : les « Nagas » sont hors frontière à plus d’un titre. Et dans chacun de leurs visages, on pense saisir quelque vérité qui nous échappe sans cesse : ici un guerrier mohican, des révolutionnaires péruviens, ou quelque chamane sibérien, là une vieille chinoise, ou une délicate javanaise. La peau est brune, blanche, dorée, tatouée… ou pas, les yeux sont ronds, fendus, ou bridés. Et si le tee-shirt et le jean ont remplacé depuis longtemps les plumes, les parures en bronze, ou les tissages végétaux, si l’Anglais est la langue officielle et si le tout nouveau Nagamix essaie de faire dialoguer les cultures, chaque groupe ethnique parle encore sa propre langue, aussi différente l’une de l’autre que le Français et l’Allemand. Le Nagaland existe t-il ? Oui, il existe quelque part un peuple qui, en moins d’un siècle, s’est converti massivement au Christianisme, détruisant de lui-même l’essentiel des signes de son ancienne culture (armes, bijoux, parures, pratiques), sans que les colons, les missionnaires ou l’armée – triple alliance habituelle de l’acculturation – n’y soit réellement pour quelque chose. Il existe un peuple qui accepte la tutelle indienne comme un mal nécessaire, sans jamais cesser tout à fait d’être en conflit avec lui-même (les combats interethniques, il faut bien le dire, sont une donnée constante du Nagaland), ou avec l’Etat central (qui serait tenté de le folkloriser). Il existe un peuple qui se redécouvre et réinvente ses propres traditions pour son seul bénéfice – le touriste espéré restant rare. Un peuple qui essaie de se constituer en tant que peuple. Un peuple, enfin, qui aime le blues, le téléphone portable, les 4/4, autant que les danses tribales, l’opium, et le souvenir lointain des têtes coupées. Un peuple turbulent, vindicatif, courtois, joyeux drille, en train de s’inventer une modernité, sans vrai- ment quitter ses montagnes, et sans ignorer le reste du monde qui ne lui rend guère. Un peuple hors frontière. »
Format : 25 x 21 cm ; photographies et illustrations en noir&blanc ; relié.