Un Bourguignon, c'est un descendant de brachycéphale du Néolithique, mâtiné de Celte, de Grec, de Romain (c'est-à-dire venant de nulle part ou plutôt de
partout autour de la méditerranée), de Burgonde, de Franc, d'un soupçon d'Alaman, de Vandale, de Normand, de Sarrazin, de Flamand.
Qu'est-ce qui caractérise l'aimable personnalité attribuée aux Bourguignons ? La franchise, la truculence, la malice, une manière d'être Français sans être
Parisien. L'oeil plissé de celui qui ne prend rien tout à fait au sérieux tout en donnant avec générosité le meilleur de lui-même. Depuis plusieurs siècles,
nombreux sont les Bourguignons qui n'engendrent pas la mélancolie. Les femmes et les hommes qui ont illustré cet esprit de la Province sont légion.
Certes, il y a saint Bernard et Bossuet qui ont fait preuve de mysticisme et d'une gravité certaine, mais la pénitence choisie est compatible avec la jubilation
intérieure de l'amour de Dieu. Et à côté d'eux, Pontus de Thyard, Bussy-Rabutin, Piron, Tillier, Colette, Vincenot… sont de joyeux lurons, tout comme les
hautes figures de la création littéraire : Colas Breugnon, l'oncle Benjamin ou le pape des escargots qui portent tous la malice en bandoulière.